Glacier de l'apocalypse : bientôt un effondrement et une catastrophe ?
[Mis à jour le 6 septembre à 23h40] Alors que les sujets sur l'écologie et le réchauffement climatique se sont désormais imposés dans le débat public, une nouvelle étude, publiée lundi 5 septembre 2022 dans nature geoscience, vient, une fois de plus, confirmer l'accélération du phénomène. Elle affirme, notamment, que le glacier Thwaites s'effondre plus rapidement que prévu. En effet, les scientifiques ont relevé que le bloc de glace a reculé sur les cinq à six derniers mois, bien plus rapidement qu'auparavant. La fonte observée s'est opérée à un rythme de 2,1 kilomètres par an. C'est "deux fois le taux observé dans la partie qui a reculé le rapidement entre 2011 et 2019", ont expliqué les experts dans l'étude.
Dans un communiqué publié par l'université de Floride du sud, Robert Larter, géophysicien et un des auteurs de l'étude, a alerté à propos de la fonte rapide de celui que l'on appelle le "glacier de l'apocalypse" : "Thwaites ne tient aujourd'hui qu'à un fil, et nous devons nous attendre à voir de grands changements sur de petites échelles de temps à l'avenir - même d'une année à l'autre - une fois que le glacier se retirera au-delà d'une crête peu profonde dans son lit."
L'effondrement d'un tel glacier serait désastreux pour le monde tel qu'on le connaît. En effet, cela induirait une montée des eaux importante. Dans un rapport publié en septembre 2021, la Banque mondiale a indiqué que ce changement pourrait obliger 216 millions d'humains à se déplacer d'ici à 2050. C'est pourquoi certains ont renommé Twhaites "le glacier de l'apocalypse". Toutefois, Rob Later, dans un tweet en date du lundi 5 septembre 2022, a expliqué qu'il rejetait cette dénomination "car la contribution de l'Antarctique occidental à l'élévation future du niveau de la mer est encore, dans une certaine mesure, entre nos mains".
La fonte du glacier Thwaites
La fonte du glacier Thwaites est surveillée par les scientifiques très scrupuleusement. C'est une équipe de chercheurs américains, britanniques et suédois qui est en charge de cartographier le glacier. Ce sont eux qui ont alerté sur l'accélération de la fonte du glacier de l'apocalypse. Ce qui pousse les experts à tirer la sonnette d'alarme. Tom Frazer, doyen du Collège des sciences marines de l'Université de Floride du Sud (USF), est catégorique : "Ce n'est pas parce qu'il se trouve loin de nos yeux que Thwaites doit rester loin de nos pensées".
La carte du glacier Thwaites

La carte du glacier de l'apocalypse est proposée par le site nature geoscience qui publie l'étude scientifique. Pour bien comprendre les indications, le site fournit une légende détaillée que vous pouvez retrouver ci-dessous :
a , Carte de la baie sud de la mer d'Amundsen à proximité du glacier Thwaites. Bathymétrie/topographie couvrant la mer, la plate-forme sous-glaciaire et le glacier échoué de la réf. 37 . Les positions précédentes des lignes d'échouage, ainsi que les points d'ancrage aux extrémités du TGT et de la plate-forme de glace orientale, sont indiqués en couleur. Région moderne de mise à la terre hachurée. T1-T3 : creux tributaires. b , Profil long montrant le contexte du site d'étude. La barre rose et la bathymétrie orange indiquent la zone du nouveau levé. GL, ligne de mise à la terre. c , Traces de relevé AUV au sommet du mélange de glace de l'ouest de Thwaites et du TGT. d, Bathymétrie de fauchée multifaisceaux AUV d'une résolution de 1,5 m superposée à une image rendue par ombrage de la bathymétrie de fauchée EM122 embarquée recueillie lors de la même campagne de recherche. F, ventilateur ; C, rocher ; Ch, canal.
La taille du glacier Thwaites
Le glacier Thwaites est gigantesque. Il mesure 600 kilomètres de long pour 120 kilomètres de large. Si le glacier de l'apocalypse venait à fondre, il provoquerait une hausse du niveau des océans très importante. Les scientifiques estiment qu'il pourrait augmenter de un à trois mètres en cas de disparition totale de ce géant glacé. Cela aurait pour incidence de voir l'engloutissement d'une partie des littoraux du monde, et ce alors que plus de 40% des humains vivent à moins de 100 kilomètres des côtes selon l'ONU, rappelle le magazine GEO.