Les Restos du cœur "à bout de souffle", des solutions promises par le gouvernement

Les Restos du cœur "à bout de souffle", des solutions promises par le gouvernement Les Restos du cœur ont annoncé qu'ils seront contraints de réduire leur nombre de bénéficiaires à partir du mois de novembre 2023, faute de moyens. Le gouvernement a promis des solutions pour soutenir l'aide alimentaire fournie par l'association.

"A partir de novembre, nous allons refuser du monde pour la première fois de l'histoire des Restos du Cœur". L'association avait alerté à la rentrée sur ses difficultés financières, mais un mois plus tard et malgré les nombreuses promesses de dons, son délégué général a confirmé que les Restos ne pourront plus fournir de l'aide alimentaire à tous ses bénéficiaires cet hiver.

La (très) mauvaise nouvelle qui va porter préjudice aux plus précaires faite par Jean-Yves Troy lors de son audition devant l'Assemblée nationale, le mercredi 4 octobre, n'a pas manqué de faire réagir le gouvernement. "On ne laissera pas les Restos du cœur sans solutions et donc, s'il y a besoin de revoir le plafond de subventions, il sera revu" a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur le plateau de LCI, ce jeudi 5 octobre. La ministre des Solidarités Aurore Bergé est "en lien" avec l'association créée par Coluche en 1985 "pour discuter à la fois des subventions, des modalités de fonctionnement de manière à ce que les Restos puissent rester ouverts et accueillir le maximum de personnes, y compris en novembre et en décembre", a ajouté la voix de l'exécutif.

Ce sont bien des problèmes d'argent qui pèsent sur les Restos du cœur également frappés par l'inflation et l'augmentation des charges. Mais c'est plus largement d'un manque de moyens, même humains, dont souffre l'association et ses bénévoles "à bout de souffle". L'organisation n'est désormais plus "taillée humainement" pour répondre à sa mission selon son représentant : "Les Restos du cœur ne sont pas dimensionnés aujourd'hui pour distribuer 170 millions de repas, pour accueillir 1,3 million de personnes, soit 200 000 de plus en un an." Un constat qui s'impose au bénévole, malgré les 100 000 personnes engagées régulièrement ou ponctuellement auprès de l'association.

Des difficultés pour les années à venir

Contrainte de revoir ses capacités à la baisse, l'association n'abandonne pour autant pas ses missions. Les bénéficiaires pourront continuer d'être accueillis, mais "les critères d'accès à l'aide alimentaire", notamment le niveau de revenus, seront revus à la baisse. Les dotations allouées aux bénéficiaires vont également être réduites. Ces changements sont déjà un aveu d'échec, mais surtout évocateurs d'une crise "brutale et massive" pour Jean-Yves Troy.

Les annonces faites par le délégué général des Restos du cœur devant l'Assemblée nationale valent pour l'hiver 2023, mais l'homme ne s'avance pas sur les années à venir. Il est impossible de connaître la capacité de l'organisation à boucler son budget pour les prochaines années, puisque ce dernier est grandement dépendant des dons reçus.

Les plus précaires en difficulté

Les Restos du cœur fournissent, à eux seuls, 35% de l'aide alimentaire en France. Si l'association réduit son nombre de bénéficiaires, de nombreuses personnes ne mangeront plus à leur faim. Cette possibilité a donc de quoi inquiéter, d'autant plus que le gouvernement vient d'adopter en première lecture son projet de loi réformant le RSA. Une réforme dénoncée par tous les syndicats et les associations. "Il ne faut surtout pas faire cette réforme du RSA. Ces personnes n'ont pas la possibilité de vivre dignement, ni de manger à leur faim.", a notamment réagi Marylise Léron, secrétaire générale de la CFDT ce mercredi 5 octobre sur France 2.