Affaire Théo : que deviennent les policiers mis en cause ?

Affaire Théo : que deviennent les policiers mis en cause ? Ce mardi 9 janvier, trois policiers sont jugés devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour l'interpellation violente de Théo Luhaka en 2017. Une affaire au retentissement national.

Sept ans après. L'affaire est devenue un symbole des violences policières. Le 2 février 2017, sur les coups de 17 heures, un jeune homme de 22 ans, Théo Luhaka est interpellé par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. S'en suit une altercation musclée. Les images de vidéosurveillance la ville montrent les fonctionnaires procéder à l'interpellation, dont l'un d'entre eux donnant un violent coup avec sa matraque à l'intérieur du caleçon du jeune homme. Grièvement blessé au rectum, Théo s'écroule au sol, il en porte aujourd'hui les stigmates et souffre d'un handicap à vie. 

Ce mardi 9 janvier 2024, s'ouvre le procès de trois gardiens de la paix mis en cause dans l'affaire devant les assises de Bobigny. Le principal accusé est jugé pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente chez la victime". Il s'agit de Marc-Antoine C., 34 ans, soupçonné d'être à l'origine du coup de matraque télescopique. Deux autres policiers, Jérémie D., 42 ans et Tony H., 31 ans sont poursuivis pour "violences volontaires" aggravées par plusieurs circonstances. Le premier est accusé d'avoie violemment bousculé Théo Luhaka en lui portant un coup de genou et en l'aspergeant de gaz. Le deuxième, de lui avoir donné un coup de poing au niveau de l'abdomen. Le quatrième, témoin de la scène, a lui bénéficié d'un non-lieu. 

Les policiers toujours en activité

Que deviennent les policiers mis en cause dans l'affaire Théo ? À l'origine, ces derniers avaient l'interdiction formelle d'exercer l'activité de policier et tout métier en lien avec la sécurité, dès lors qu'ils ont été mis en examen, le 5 février 2017. Pourtant, une partie de leur contrôle judiciaire a été levé. Accusé d'avoir porté le coup de matraque au niveau de l'anus de Théo, Marc-Antoine C. assure une fonction de "soutien de l'administration" au ministère de l'Intérieur depuis 2019 selon France Info. Pour rappel, l'examen médical de Théo Luhaka avait conclut une perforation de la zone péri-anale et une déchirure du sphincter sur 10 centimètres. Aussi mis en examen pour viol trois jours après les faits, cette qualification n'a finalement pas été retenue contre Marc-Antoine C. à l'issue des investigations.

De son côté, Tony H. a réintégré le service d'accueil d'un commissariat en août 2017. Jérémie D., lui, a été suspendu deux ans avant de reprendre sa carrière dans le Sud-ouest. En réalité, et malgré la saisie de l'affaire par l'Inspection générale de la police nationale (IGNP), une sanction administrative est souvent prise lorsque la décision pénale est prononcée. L'auteur du coup de matraque risque jusqu'à quinze ans de réclusion criminelle. Les deux autres policiers encourent des peines de sept ans de prison. Le procès s'ouvre ce mardi 9 janvier 2024, le verdict, lui, est attendu le 19 janvier.