Les infirmiers et infirmières libéraux mobilisés ce mercredi : "Personne ne parle de nous"

Les infirmiers et infirmières libéraux mobilisés ce mercredi : "Personne ne parle de nous" Les infirmières et infirmiers libéraux se joignent au mouvement de protestation des agriculteurs ce mercredi 31 janvier.

Avec les agriculteurs et les taxis, se sont maintenant les infirmières et infirmiers libéraux qui rejoignent les manifestations. Les agriculteurs ont démarré leur mouvement d'ampleur dans toute la France il y a maintenant plus d'une semaine. Les taxis ont entamé des actions de protestations le lundi 29 janvier avec notamment des opérations escargots sur des axes routiers. Ce mercredi 31 janvier, les infirmiers libéraux ont aussi décidé de se joindre au mouvement.

Mobilisés dans toutes la France, les infirmiers protestent contre l'abandon dont ils s'estiment victimes de la part de l'Etat. Comme indiqué par France 3 Provence-Alpes, les infirmières libérales rassemblées à Martigues (Bouches-du-Rhône) souhaitent "se faire entendre, au même titre que les agriculteurs". Interrogée par le média, Gaëlle Cannat, présidente des "Infirmiers libéraux en colère", un collectif asyndical IDEL (Infirmiers Diplômés d'Etat Libéraux) explique le sentiment d'abandon vécu par la profession : "On a rencontré des élus, mais personne ne parle de nous, rien ne remonte à l'Assemblée nationale. On reste invisibles, aucun mot de Gabriel Attal ce mardi 30 janvier dans son discours de politique générale". Mme Cannat et les autres infirmières présentes à Martigues regrettent que la considération qu'avait reçue la profession lors de la pandémie de Covid ait disparue. 

Parmi les revendications avancées par les infirmières libérales, la première en tête est l'augmentation des salaires. Gaëlle Cannat déclare à France 3 qu'aucune revalorisation salariale n'a eu lieu "depuis 15 ans, alors que dans le même temps l'inflation, elle, a bondi de 28%". Elle ajoute que la seule augmentation accordée en 2023 est de "25 centimes d'augmentation par déplacement. Ce qui porte à 2 euros 75, le défraiement par déplacement". Une action du gouvernement qui a provoqué davantage de colère que de déception.

Les infirmiers et infirmières libéraux veulent également attiré l'attention sur leur rôle dans un contexte où les déserts médicaux de multiplient. Gaëlle Cannat estime que les conditions de travail sont si peu attractives que "58% des infirmiers vont disparaître dans les cinq ans à venir". Elle alerte sur le fait que la disparition des infirmières libérales en campagne marquerait un point de bascule pour les zones rurales où une multitude de services disparaît et pas seulement dans le domaine médical. Selon elle, "les gens n'auront plus rien à la campagne". 

L'un des objectif des mobilisations de ce mercredi est d'insister sur les conditions de travail particulièrement difficiles des infirmiers et infirmières libéraux. Alors que le gouvernement a reconnu la pénibilité de certaines professions auxquelles il a promis un accès plus rapide à la retraite, Mme Cannat rappelle que le métier d'infirmier n'en fait pas partie. Auprès de France 3 elle décrit pourtant une situation professionnelle à la pénibilité accrue : "Nous avons des horaires très étendus, nous nous levons très tôt et finissons très tard, nous pouvons travailler jusqu'à 15 jours d'affilée sans jours de repos, certains de nos patients que nous manipulons sont lourds donc nous portons des charges lourdes".