La vice-présidente de la Ciivise, commission qui lutte contre l'inceste, accusée d'agression sexuelle

La vice-présidente de la Ciivise, commission qui lutte contre l'inceste, accusée d'agression sexuelle Caroline Rey-Salmon, vice-présidente de la Ciivise, commission qui lutte contre l'inceste, a été accusée d'agression sexuelle par une jeune femme de 25 ans, qui serait survenue pendant un examen gynécologique.

Ce lundi 5 février, la nouvelle Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), a pris ses fonction. Celle-ci est sous la responsabilité gouvernementale de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Un jour seulement après son introduction, la vice-présidente de la commission, Caroline Rey-Salmon, a fait l'objet de lourdes accusations.

Comme rapporté par Franceinfo, et confirmé par l'AFP, une femme de 25 ans a assuré avoir été victime d'une agression sexuelle lors d'un examen gynécologique passé avec Caroline Rey-Salmon, médecin de profession. Elle s'est rendue au commissariat pour porter plainte ce mardi 6 février.

Selon le récit qu'elle a livré à Franceinfo, les faits remonteraient à juin 2020. La plaignante aurait été examinée par la spécialiste dans le cadre d'une enquête pour inceste. La jeune femme a assuré avoir été victime d'agression sexuelle pendant son enfance et c'est pourquoi la brigade de protection des mineurs se serait tournée à l'époque vers Caroline Rey-Salmon, pédiatre légiste et experte judiciaire, pour faire une expertise gynécologique.

Ce jour-là, la jeune femme se serait ainsi rendue à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Paris. La victime présumée a raconté que la spécialiste lui aurait d'abord affirmé qu'elle n'avait pas pu "subir de viol vaginal parce que son hymen n'était pas déchiré" et que son supposé agresseur se serait donc plutôt "frotté" à elle. 

Pour appuyer sa théorie, Caroline Rey-Salmon aurait alors voulu simuler le geste déplacé sur la jeune femme, pour lui faire comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une agression. Pour ce faire, elle l'aurait touché au niveau des parties intimes. "Elle a posé ses doigts sur mon sexe, elle m'a dit : 'Fermez les yeux, imaginez que là c'est le pénis de l'agresseur qui est sur vous. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faisait plutôt ce geste-là ?' […] Elle a fait à plusieurs reprises le geste de va-et-vient sur mon sexe", a raconté la plaignante à Franceinfo. Traumatisée par cet examen, elle considère aujourd'hui avoir vécu "une nouvelle agression sexuelle durant l'expertise".

Caroline Rey-Salmon nie les faits qui lui sont reprochés

Si la jeune femme a décidé de prendre la parole seulement quatre ans plus tard, c'est parce qu'à l'époque, elle se battait déjà avec les démarches pour faire reconnaitre l'inceste qu'elle aurait subi, ne souhaitant pas rendre le processus plus compliqué. Néanmoins, c'est bien la découverte des noms de la nouvelle équipe dirigeante de la Civiise qui lui aurait provoqué un déclic. La nomination de Caroline Rey-Salmon l'aurait révoltée : "Être à la tête de la Ciivise dont le but est justement de lutter contre les violences sexuelles et de protéger les enfants, je n'ai pas du tout confiance. J'ai l'impression encore une fois que la société se moque de moi".

Franceinfo a alors contacté Caroline Rey-Salmon qui conteste les faits mais qui n'a pas souhaité en dire davantage. Cela étant, la méthode de "reconstitution" dénoncée par la plaignante aurait déjà été approuvée par la médecin. Franceinfo, en effet, a remis la main sur des écrits de Caroline Rey-Salmon dans Les Cahiers de la Justice datant de 2018 où la spécialiste aurait écrit : "Les enfants méconnaissent leur anatomie génitale [...] et n'ont pas les mots pour décrire ce qu'ils ont subi. C'est tout l'intérêt de faire avec l'enfant sur la table d'examen une sorte de reconstitution des gestes de l'agresseur et de recueillir ses sensations pour être au plus près du déroulement des faits" Des pratiques qui ne sont pas du tout validées par d'autres spécialistes contactés par le média.

Caroline Rey-Salmon a fait savoir à l'AFP ce mercredi 7 février qu'elle se mettait en retrait de la Ciivise comme l'exigeaient certaines associations.