Violences à l'école : les incidents graves en hausse, près de la moitié vise le enseignants

Violences à l'école : les incidents graves en hausse, près de la moitié vise le enseignants Les signalements d'incidents graves dans les établissements scolaires français en 2022-2023 sont en augmentation par rapport à l'année précédente, d'après un rapport du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.

Des chiffres qui inquiètent. Le rapport annuel du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse sur les signalements pour "incidents graves" impliquant des élèves, des enseignants ou encore des parents dans les écoles publiques et les collèges et lycées publics et privés sous contrats pour l'année 2022-2023 est sorti en ce mois de février 2024. Résultat : ces fameux signalements pour incidents graves sont en légère hausse par rapport à l'année dernière. 

Les violences physiques plus marquées à l'école

Durant l'année scolaire 2022-2023, les chefs d'établissement du second degré des secteurs public et privé sous contrat ont déclaré en moyenne 13,7 incidents graves pour 1 000 élèves. Un chiffre en augmentation par rapport à l'année passée : 12,3. Une hausse notamment alimentée par les collèges, où le nombre passe de 13,5 à presque 16 incidents graves déclarés pour 1 000 élèves en un an.

"Les atteintes aux personnes représentent 89 % des incidents graves dans les écoles publiques et 77 % dans le second degré" indique le rapport. Les violences verbales comptent pour 43 % de l'ensemble des incidents graves, peu importe le type d'établissement. Les violences physiques, elles, représentent 40 % du total dans les écoles. "Elles sont moins importantes dans les collèges et lycées (24 %)" peut-on lire dans la note d'information du ministère. 

Des violences commises dans l'enceinte de l'établissement dans 80 % des cas

Qui commet ces agissements ? De ce côté là, les chiffres sont éloquents. Pour 100 incidents graves, 93 sont commis par des élèves ou des groupes d'élèves dans les collèges et lycées, et 61 dans les écoles. Dans le premier degré, 52 % des incidents sont commis envers le personnel enseignant, et 27 % contre des élèves ou des groupes d'élèves. Au collège et au lycée, ce sont les élèves ou groupes d'élèves qui sont visés dans 43 % des incidents graves. Le personnel enseignant est victime dans 27 % des cas.

Le plus souvent, ces incidents graves sont commis dans l'enceinte-même des établissements. C'est le cas à 73 % dans le premier degré et 81 % dans le second degré. Des faits graves qui ont plus particulièrement lieu dans la salle de classe, 30 % des incidents graves s'y déroulent dans le premier degré et 33 % pour les collèges et lycées. Loin devant la cour de récréation qui concerne un quart des incidents graves dans les écoles publiques et "un cinquième de ceux des collèges et lycées".

Racisme, antisémitisme, xénophobie et homophobie : l'inquiétude grandissante

Dans le rapport produit par le ministère, une catégorie d'incidents alerte particulièrement. C'est celle des incidents graves commis dans les collèges et lycées motivés par le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie ou l'homophobie. 8 % des incidents graves sont concernés, c'est le double par rapport à l'année dernière (4 %). Dans les écoles publiques, ce chiffre est également en augmentation sur un an, de 2 % à 3 %. Les atteintes à la laïcité, elles, représentent 3 % des incidents graves dans le premier degré comme dans le second degré.