Imam de Pessac : qu'a-t-il dit sur le Hamas ?

Imam de Pessac : qu'a-t-il dit sur le Hamas ? Le ministère de l'Intérieur a ordonné l'expulsion d'Abdouramane Ridouane, imam de Pessac de nationalité nigérienne, ce jeudi 8 août, en raison de propos pro-Hamas et haineux envers la communauté juive.

Alors que la justice avait rendu une décision favorable au renouvellement du titre de séjour de l'imam de Pessac, Abdouramane Ridouane, de nationalité nigérienne, le ministère de l'Intérieur a finalement ordonné son expulsion, ce jeudi 8 août, selon une information du Figaro. Des propos favorables au Hamas et haineux envers la communauté juive lui sont reprochés. 

Les premiers faits remontent à 2019, année pendant laquelle il a affirmé vouloir mourir pour l'islam et cité les propos d'un sociologue iranien qui invitait à prendre les armes en précisant que : "si tu n'es pas sur le champ de bataille, peu importe que tu sois à la mosquée ou au bar". Selon les autorités, ces propos sont avancés "sans aucune contextualisation". En 2020, dans une publication facebook, l'imam a comparé Israël à un "coronavirus qui infecte le sang du peuple palestinien" et accusé "les juifs" de se livrer à une "thérapie (...) sur le dos des Palestiniens", tout en comparant le gouvernement israélien à celui du IIIe Reich. 

Le Hamas présenté comme un mouvement de résistance

Plus récemment, Abdouramane Ridouane a présenté le Hamas comme un mouvement de résistance. En novembre 2023, il écrit : "le peuple palestinien ce sont des combattants, des résistants, dont fait partie le Hamas". Il a également relayé plusieurs fois des textes écrits par des Palestiniens ayant été condamnés pour terrorisme et justifié leurs actions en affirmant qu'ils avaient été persécutés. 

Il est également reproché à l'imam d'avoir critiqué la présence de la France au Niger, qu'il estime être colonialiste. Il a notamment menacé la France de représailles : "venez, nous n'avons pas peur de vous, nous vous accueillerons comme il se doit… la patrie ou la mort, nous vaincrons inch'Allah", a-t-il défendu. 

En mai dernier, il avait reconnu ces propos lors d'une comparution tout en refusant d'y voir une incitation à la violence. Le 1er août, la justice avait rendu une décision favorable au renouvellement de son titre de séjour. Mais ce jeudi 8 août,  le ministère de l'Intérieur a finalement ordonné de l'arrêter en vue d'une expulsion du territoire. Selon Le Figaro, Abdouramane Ridouane est toujours aux mains des forces de l'ordre, le temps de "suivre la procédure aboutissant à son expulsion", et de "se coordonner avec son pays d'origine".

Sa mosquée soupçonnée d'être salafiste

La préfecture de Gironde refusait de lui renouveler son titre de séjour depuis 2021, en expliquant que l'homme représentait un "trouble à l'ordre public". Sa mosquée a fait l'objet d'une fermeture administrative en 2022 pendant 6 mois, en raison de soupçons concernant des propos salafistes et d'une possible apologie du terrorisme. Selon le tribunal administratif, un trouble à l'ordre public n'est pas un obstacle au renouvellement d'un titre de séjour, raison pour laquelle il a obtenu une décision favorable ce 1er août. 

C'est donc par le biais d'une autre procédure que le ministère de l'Intérieur a arrêté l'imam ce jeudi 8 août. Selon l'arrêté d'expulsion, Abdouramane Ridouane "n'hésite pas à établir un parallèle entre la situation actuelle des musulmans et celle des juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale", et considère son champ lexical comme étant "de nature à attiser la haine de la communauté musulmane envers Israël et l'Occident".