Journée de deuil national pour Mayotte : une minute de silence, et c'est tout ?
Emmanuel Macron l'a annoncé le 19 décembre dernier. En soutien aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel de Mayotte, une journée de deuil national décrétée par le président de la République a lieu, lundi 23 décembre. Au moins 35 personnes selon un bilan provisoire, estimé bien plus élevé par les autorités. Une minute de silence a été observée à 11 heures dans tout le pays. Le Premier ministre, François Bayrou a organisé les modalités de cette journée et a souligné une "communion dans le deuil" avec les Mahorais en ce moment de recueillement avant d'évoquer le "sens d'un engagement" de la nation française, "pour reconstruire Mayotte et faire que les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier".
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a lui salué "la solidarité nationale". "Jamais une telle logistique, aussi massive, et aussi immédiate, n'a été déployée", a précisé le ministre, rappelant que 800 sapeurs pompiers et 300 gendarmes ont notamment été déployés pour les secours.
Une première depuis 1930
Si par le passé, les journées de deuils nationaux ont eu pour conséquence l'arrêt des activités du pays ou encore la fermeture des administrations ou des tribunaux, la situation a évolué depuis plusieurs années. Lundi, le deuil s'est retranscrit via les symboles de la République. "Il existe peu de dispositions juridiques sur la façon dont doivent se tenir ces journées mais les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments et édifices publics", a indiqué le site Vie publique, rattaché au cabinet du Premier ministre. "Le deuil national n'est pas une cérémonie, à la différence de l'hommage national et des obsèques nationales", a-t-il ajouté. Les drapeaux sont notamment en berne.
C'est la première fois depuis 1930 qu'un deuil national est observé à la suite d'une catastrophe naturelle. L'événement est exceptionnel et n'a eu lieu qu'à dix reprises depuis les débuts de la Ve République. D'autres deuils nationaux en hommage aux victimes d'attentat (11 septembre, Charlie Hebdo, Bataclan, Nice) ou après les décès de présidents de la République (de De Gaulle en 1970 à Giscard d'Estaing en 2020) ont eu lieu par le passé.