Manifestation du 18 septembre : premiers heurts et sabotages déjoués, la tension monte d'un cran à Paris
- La journée de grève du jeudi 18 septembre à l'appel des syndicats et de différents mouvements citoyens pour contester les premières pistes du gouvernement sur le futur budget s'annonce particulièrement suivie partout en France. Selon de premières estimations, près de 900 000 personnes pourraient descendre dans les rues pour manifester leur colère.
- À 8 heures du matin, 17 blocages ou tentatives de blocages ont été rencensés par la police, et 30 interpellations, selon les informations de BFMTV. Les cortèges, près de 250, sont ainsi prévus dans les grandes villes françaises à Toulouse, Nice, Lyon, Marseille ou encore à Nantes. À Paris, il devrait réunir entre 50 000 000 et 100 000 personnes.
- Au total, 80 000 gendarmes et policiers seront déployés sur tout le territoire. La situation est déjà tendue très tôt ce matin dans le XXe arrondissement de Paris. Policiers et manifestants se sont affrontés, les uns à coups de matraque et de gaz lacrymogène tandis que les contestataires répondent avec des fumigènes, bloquant le dépôt de bus de la rue de Lagny, selon Le Parisien.
- Le ministre démissionnaire de l'Intérieur s'est exprimé, dès l'aube ce jeudi. "On sera intraitables et implacables. Les gendarmes iront au contact et seront très mobiles pour ne supporter aucun désordre, aucune atteinte aux biens ni aux personnes", dit-il depuis la Porte d'Orléans. Il précise qu'une "tentative de sabotage" contre un réseau d'eau avait eu lieu en Martinique.
La carte des manifestations du 18 septembre 2025
Carte générée par la CGT via carte.cgt.fr
09:09 - Le parcours de la manifestation modifié à Marseille
À Marseille, le parcours et l’horaire de la manifestation à l’appel de l’intersyndicale sont modifiés en raison de "l’affluence attendue", par rapport à la journée du 10 septembre, selon les organisateurs. Des propos relayés par Le Monde. Ce 18 septembre, la manifestation partira à10 h30 du Vieux-Port pour un parcours qui doit emprunter moins de rues commerçantes du centre de Marseille. "Les unités de force mobiles réagiront sans délai en cas de débordements ou de regroupements sauvages", prévient la préfecture.
08:59 - 22 interpellations à Marseille
Selon une information du Figaro, 22 interpellations ont eu lieu dans la seule ville de Marseille depuis le début de cette journée. "Une centaine de personnes a été contrôlée sur les Terrasses du port, un centre commercial du 2e arrondissement", précise le quotidien.
08:58 - Marylise Léon (CFDT) assure un "un cadre sécurisé" pour cette journée de manifestation
Marylise Léon, patronne de la CFDT affirme que l'intersyndical offrira "un cadre sécurisé" dans les cortèges, ce jeudi. "Je ne veux pas que les menaces de violence soient dissuasives pour les personnes qui ont légitimement des choses à dire dans les cortèges syndicaux", indique-t-elle toutefois. Elle assure que les responsables des manifestations seront "au rendez-vous", se sachant "pleinement responsables".
08:55 - "Plus de 200 lieux de manifestation", selon la CFDT
"Plus de 200 lieux de manifestation" sont recensés à l'échelle nationale, d'après la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, au micro de BFMTV. "Le monde du travail ne peut pas être le seul contributeur aux efforts qui vont être demandés dans la construction du budget", elle évoque aussi un "rapport de force" avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, et souhaite "pouvoir proposer des nouvelles orientations et de nouvelles mesures".
08:50 - "Les cortèges syndicaux seront pacifiques et festifs", assure Sophie Binet
"Depuis ce matin, des manifestants sont gazés, violenté alors qu'ils sont pacifiques. Pourquoi un tel déploiement de force ? Les cortèges syndicaux seront pacifiques et festifs. Peut-être qu'il y aura quelques individus qui causeront problème en début ou en fin de cortège, mais il n'y a pas besoin de 80 000 policiers pour cela", lance ce jeudi matin la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur France Info. Elle accuse le ministre décisionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, de "mettre de l'huile sur le feu".
08:38 - 30 interpellations en France
30 personnes ont été interpellées à Toulouse, Best ou Marseille par la police nationale depuis ce matin. Un bilan diffusé à 8 heures et relayé par BFMTV.
08:31 - Pour Olivier Faure, "ce n'est pas utile de bloquer"
Pour le Premier secrétaire du PS, "ce n'est pas utile de bloquer (...) À chaque fois qu'on est dans la dégradation, à chaque fois qu'on donne le sentiment qu'on est sur la recherche du chaos, on aide le gouvernement à mépriser ce mouvement", juge Olivier Faure, ce jeudi matin au micro de de TF1. Une réaction aux premiers heurts survenus tôt ce jeudi. "Quand il y a des piquets de grève c'est parfaitement légitime (...) En revanche quand il y a une manifestation violente (...) c'est condamnable", conclut-il.
08:26 - Le campus de Tolbiac bloqué
L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, campus Tolbiac (20e arrondissement), est bloqué par une vingtaine d'étudiants, indique le journal Le Figaro. "Des poubelles et des vélos sont amoncelés devant les portes du centre Pierre Mendès France", apprend-on, alors que la situation s'est calmée devant le lycée Maurice Ravel, les élèves ayant reçu un message du lycée leur demandant de rentrer chez eux.
08:22 - Blocages dans les Yvelines et en Moselle
Dès ce jeudi matin, les blocages se multiplient à travers le pays. Selon une information du Parisien, dans les Yvelines, un premier point de blocage est organisé à Achères devant le Siaap Il s'agit de ma plus grande usine d'épuration d'Europe classée Seveso. "50 grévistes tiennent un barrage filtrant", précise le quotidien. Alors qu'en Moselle, c'est l'entreprise ArcelorMittal d'Amnéville qui est bloquée.
08:12 - Opération escargot sur l'A57 et l'A50 à Toulon
"Deux cortèges de manifestants se sont engagés sur l'A57 et l'A50 aux entrées Est et Ouest de Toulon au niveau d'Ollioules et de l'aire de La Garde", prévient le préfet du Var, ce jeudi matin. Une opération escargot a bien lieu et "des syndicalistes de Force ouvrières sont présents", précise BFMTV.
A l'ouest, un cortège de 27 véhicules arrêtés au niveau de la sortie 15 est signalé, le temps de parcours est allongé de 12 minutes par rapport aux conditions normales de circulation. A l'est, un cortège de 49 véhicules arrêtés au niveau de l'échangeur de la Bigue prend forme, la circulation est fluide, indique la préfecture.
08:04 - 17 blocages, 2 personnes interpellées
Dans son point de 7 heures du matin, la police nationale fait état de 1 200 manifestants présents sur le terrain, 17 blocages, 2 déblocages, et deux personnes interpellées.
07:59 - Tentative de blocage sur le périphérique lyonnais
"La police nationale intervient sur le périphérique, route D183, dans le secteur Cusset à Villerbanne, pour disperser un groupe d’individus hostiles et rétablir la circulation", annonce la préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône, sur le réseau social X.
#18septembre2025 | La @PoliceNat69 intervient sur le périphérique, route D183, dans le secteur Cusset à #Villeurbanne pour disperser un groupe d’individus hostiles et rétablir la circulation. pic.twitter.com/N8RR7fhMVD
— Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) September 18, 2025
07:56 - Première interpellation dans le 20e arrondissement de Paris
Selon une information du journal Le Parisien, une première interpellation vient d'avoir lieu à Paris. En effet, devant le lycée Maurice Ravel (XXe arrondissement de la capitale), "une quarantaine de policiers casqués fait face à environ 200 bloqueurs", et l'un d'eux a été interpellé sur les lieux de la manifestation.
07:53 - "On a déjà débloqué un certain nombre de blocages", assure Retailleau
Le ministre de l'Intérieur a indiqué que des "tentatives de blocage" en région parisienne ont eu lieu très tôt ce jeudi matin, notamment contre des dépôts de bus à Aubervilliers et Saint-Denis. "On a déjà débloqué un certain nombre de blocages", a-t-il annoncé. Il a aussi une "tentative de sabotage contre un réseau d'eau" déjouée en Martinique. Le Vendéen redoute notamment la présence d'"éléments radicaux", comme des blacks blocks, qui pourraient se joindre au mouvement et causer "des risques de trouble à l’ordre public", conclut-il.
07:03 - Un regroupement d'une centaine de personnes à Brest
À Brest, un regroupement d'une centaine d'individus dans le secteur de la rue Poullic al Lor et du cours Dajot est en cours. Sur X, le préfet du Finistère conseille "d’éviter les secteurs concernés et de reporter leurs déplacements si possible".
#Manifestation
— Préfet du Finistère (@Prefet29) September 18, 2025
???? Point de situation du 18 septembre 2025 à 7h00 sur les conditions de circulation liées aux manifestations :
- Brest : regroupement d'une centaine d'individus dans le secteur de la rue Poullic al Lor et du cours Dajot.
- Concarneau : regroupement d'un dizaine… pic.twitter.com/g9pdwI5OAo
Ce jeudi 18 septembre s'annonce comme une nouvelle journée de mobilisation sociale d'ampleur. Syndicats, professions en colère et mouvements citoyens appellent à descendre dans la rue pour faire entendre une contestation claire contre les pistes avancées par le gouvernement pour le budget 2026, accusé d'imposer une cure d'austérité aux Français. Après une première journée de protestation le 10 septembre, ce second rendez-vous, structuré autour des syndicats, pourrait être davantage suivi.
Les syndicats, réunis en intersyndicale, ont pris le relais du mouvement citoyen "Bloquons tout", qui avait initié les premiers rassemblements début septembre. La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, la FSU et Solidaires appellent à la grève et à manifester ce jeudi, dans les plus grandes villes de France. Pour l'instant, l'appel à la grève semble être entendu, et plus encore. Selon une information de RTL recueillie auprès des services de renseignement, entre 600 000 à 900 000 personnes manifesteront dans les rues ce jeudi 18 septembre. La mobilisations pourrait encore prendre de l'ampleur. 250 cortèges ont déjà été déclarés dans toute la France. "Nous sommes dans une nouvelle étape revendicative et, au regard du budget d'austérité imposé, il y a de fortes chances qu'on ne s'arrête pas là", a prévenu Thierry Nier, secrétaire général CGT Cheminots sur RTL.
Paris, Lyon, Marseille... Les manifestations dans les principales villes de France
- Paris : départ de la manifestation à la place de la Bastille à 14h, direction République puis place de la Nation.
- Lyon : départ de la manifestation à la manufacture des tabacs à 11h
- Marseille : départ de la manifestation au Vieux-Port à 10h30
- Nice : départ de la manifestation à la gare de Nice ville à 10h
- Toulouse : départ de la manifestation place Saint-Cyprien à 14h
- Lille : départ de la manifestation porte de Paris à 14h30
- Clermont-Ferrand : départ de la manifestation place du 1er mai à 10h
- Grenoble : départ de la manifestation avenue Alsace-Lorraine à 10h
- Strasbourg : départ de la manifestation place de la République à 14h30
- Nantes : départ de la manifestation au miroir d’eau du Château des Ducs à 10h30
- Orléans : départ de la manifestation à la cathédrale à 10h
- Rennes : départ de la manifestation esplanade Charles-de-Gaulle à 13h
- Rouen : départ de la manifestation cours Clémenceau à 10h
- Limoges : départ de la manifestation au carrefour Tourny à 10h30
- Tours : départ de la manifestation place de la Liberté à 10h
Des grèves dans plusieurs secteurs le 18 septembre
En plus des manifestations, des grèves sont annoncées dans de nombreux secteurs, à commencer par celui des transports. La SNCF et la RATP seront particulièrement touchées : plusieurs organisations syndicales de cheminots et de salariés de la régie parisienne ont déposé des préavis de grève. Les perturbations devraient être notables, notamment en Île-de-France.
L'Education nationale sera également au rendez-vous, des écoles primaires aux universités. Enseignants, étudiants et lycéens entendent dénoncer la baisse des moyens et des conditions de travail jugées intenables. Du côté des professions de santé et paramédicales, pharmaciens et kinésithérapeutes ont prévu de fermer leurs établissements pour alerter sur l'érosion de leurs revenus et la fragilisation du système de remboursement. Le secteur de l'énergie, très mobilisé, réclame pour sa part des augmentations salariales et une réduction de la TVA sur l'électricité et le gaz. Les actions promises ne se limiteront pas aux arrêts de travail. Le collectif "Bloquons tout" a annoncé des blocages routiers et des actions de désobéissance civile, destinés à compléter les cortèges syndicaux.
Au-delà des modalités pratiques, les revendications convergent autour de quelques priorités : l'abandon des mesures les plus dures du budget, la défense des retraites, une fiscalité plus juste, le renforcement des services publics et une hausse générale des salaires et des pensions. Pour les syndicats, il s'agit de faire reculer un gouvernement accusé de privilégier l'équilibre comptable au détriment de la cohésion sociale.
Cette mobilisation constitue également un test politique. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, hérite d'un budget largement préparé sous François Bayrou. Quelques concessions ont déjà été annoncées, comme le retrait de la suppression des jours fériés, mais elle ce recul est considéré comme insuffisant par les manifestants. Si le 18 septembre 2025 rassemble massivement, la pression pourrait s'accentuer sur l'exécutif pour amender plus largement son projet.
La réussite de cette journée dépendra toutefois de l'ampleur réelle de la mobilisation. Le 10 septembre, la colère s'était exprimée de manière disparate, avec des actions citoyennes parfois difficiles à évaluer. Les syndicats espèrent cette fois fédérer et donner une cohérence à la contestation. Le gouvernement, lui, observe attentivement. Entre menace de paralysie et nécessité de composer avec l'opinion, le rapport de force qui se jouera ce jour-là pourrait bien donner le ton des prochains mois sociaux en France.