Pourquoi les routes ne sont-elles pas revêtues de béton alors que celui-ci est beaucoup plus dur que l'asphalte et peut durer jusqu'à 40 ans sans entretien ? Expérimenté dans les années 1990, voici ce qu'il en est advenu

Pourquoi les routes ne sont-elles pas revêtues de béton alors que celui-ci est beaucoup plus dur que l'asphalte et peut durer jusqu'à 40 ans sans entretien ? Expérimenté dans les années 1990, voici ce qu'il en est advenu

Le béton peut durer jusqu' à 40 ans mais alors pourquoi nos routes ne sont-elles pas faites avec ce matériau ? Une expérience en grandeur nature permet de le comprendre.

Il n'est pas rare de s'interroger sur l'utilisation systématique de l'asphalte (le "macadam") dans la construction des routes, malgré la durabilité prouvée du béton. La Finlande, un pays connu pour sa recherche innovante, a mené des expériences dans les années 1990 pour examiner cette question. Cependant, le béton n'est pas devenu la norme. Pourquoi donc?

Tout d'abord, même si le béton est reconnu pour sa résistance et sa durabilité, il présente des défis en matière d'entretien et de réparation. Contrairement à l'asphalte, le béton n'est pas facile à réparer en cas de dommages. Il faut souvent refaire de grandes sections de route, ce qui peut être coûteux et perturbant pour la circulation.

De plus, le béton a une faible capacité d'absorption du bruit. Les routes en béton sont généralement plus bruyantes que celles en asphalte, ce qui peut augmenter la pollution sonore dans les zones urbaines.

Le climat joue également un rôle important dans le choix du matériau. Les conditions hivernales rigoureuses de la Finlande ont montré que l'asphalte était plus résistant aux dommages causés par le gel et le dégel. Les routes en béton, bien que plus durables, peuvent se fissurer et se dégrader plus rapidement dans ces conditions. Le béton est rigide et moins tolérant aux changements de température et de pression, conduisant souvent à des fissures nécessitant une réparation coûteuse.

Enfin, l'aspect financier ne peut être ignoré. La pose du béton nécessite une préparation du sol plus complexe et plus coûteuse, ce qui augmente le temps de construction. De plus, la surface du béton nécessite un traitement spécifique pour éviter qu'elle ne devienne glissante lorsqu'elle est mouillée, ce qui n'est pas nécessaire avec l'asphalte. Le coût initial de la construction de routes en béton est donc beaucoup plus élevé que celui de l'asphalte. Bien que le béton puisse durer plus longtemps, les économies à long terme sont souvent compensées par les coûts d'entretien et de réparation plus élevés.

L'expérience finlandaise dans les années 1990 a révélé ces obstacles à l'utilisation du béton comme matériau de construction routière. Malgré sa durabilité supérieure, le béton n'a pas réussi à détrôner l'asphalte en raison de facteurs techniques, climatiques et économiques.

Cela ne signifie pas pour autant que le béton est hors course. De nombreuses recherches sont en cours pour améliorer les caractéristiques du béton, comme sa capacité à absorber le bruit et à résister aux conditions climatiques extrêmes. Peut-être que dans un avenir proche, nous verrons plus de routes en béton. Jusqu'à présent, cependant, l'asphalte reste le choix préféré pour la construction des routes, et l'expérience finlandaise nous a permis de comprendre pourquoi.