Le carburant bientôt vendu "à prix coûtant" plutôt qu'à perte

Le carburant bientôt vendu "à prix coûtant" plutôt qu'à perte Après le flop de la vente à perte des carburants, le gouvernement a annoncé mardi 26 septembre, à l'issue d'une réunion avec les acteurs du secteur, "près de 120 000 opérations" à prix coûtant d'ici la fin de l'année.

La Première ministre Élisabeth Borne réunissait mardi 26 septembre 2023 distributeurs, raffineurs et fédérations de professionnels. Objectif ? Obtenir d'eux des réductions de leurs marges alors que les prix des carburants flambent, atteignant déjà la barre symbolique des 2 euros le litre dans certains points de vente. Alors que l'idée de vendre "à perte" avait suscité l'ire des professionnels du secteur, le gouvernement s'est félicité en début de soirée d'avoir eu des "discussions franches" et obtenu "près de 120 000 opérations" à prix coûtant d'ici la fin de l'année "dans 4 000 stations". 

Si E. Leclerc et Carrefour avaient déjà fait savoir, avant la réunion, qu'ils s'engageaient à vendre sans marge du carburant tous les jours à compter de ce vendredi 29 septembre, on apprend également que les groupes Casino, Intermarché et Cora ont décidé d'organiser plusieurs opérations de vente de carburants à prix coûtant deux week-ends par mois, et ce, jusqu'à fin 2023. Ce sera un week-end par mois pour Système U et Auchan. À noter qu'en plus de ces nouvelles annonces Total s'est précédemment engagé à plafonner dans quelque 3 400 stations les prix à 1,99 euro le litre. De même, l'État a annoncé, par la voix d'Emmanuel Macron, dimanche 24 septembre au 20 Heures de TF1 et France 2, le retour du chèque carburant.

Présentées comme une nouvelle solution, les opérations "prix coûtant" sont déjà régulièrement mises en place dans certaines enseignes. Elles ne devraient toutefois avoir que des effets limités sur le coût du carburant. Les marges sont "très faibles" sur les carburants, assure Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) au micro de franceinfo. Selon lui, cette mesure ne permettra de faire gagner "que quelques centimes par litre", 1 ou 2 tout au plus, aux automobilistes.

Le retour d'une indemnité carburant

Autre rétropédalage du gouvernement : le chef de l'État a donc annoncé le retour d'une indemnité carburant alors que le gouvernement s'oppose depuis des semaines à la remise en place du chèque carburant. Comme au début de l'année 2023, un chèque de "100 euros par voiture et par an" sera à nouveau délivré. Mais cette aide sera strictement "limitée aux travailleurs" qui "ont besoin de rouler" et aux ménages les plus modestes. Plus précisément, le chèque carburant ne sera accordé qu'aux 50% des travailleurs les plus modestes. L'indemnité carburant pourrait être de retour dans les prochaines semaines, voire dans quelques mois.