"De Rouille et d'os" : déjà un favori à Cannes
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Comme dans "Sur mes lèvres", un autre film de Jacques Audiard, "De Rouille et d'os" montre la rencontre de deux estropiés de la vie : Stéphanie, dresseuse d'orques amputée des deux jambes après un accident de travail, et Ali, vigile dans un dancing et lutteur clandestin, qui tente de renouer des liens avec son jeune fils.
Un pitch qui pourrait rebuter, mais dont le cinéaste se tire haut la main, comme l'affirme Pierre Murat dans Télérama : "Le plus séduisant, chez Jacques Audiard, c'est son audace. Son insolence tranquille. Les scènes les plus casse-gueule, il les affronte, il les impose : Ali porte dans ses bras Stéphanie jusqu'à la mer et le ramène sur ses épaules, moignons bien visibles, devant des vacanciers médusés."
Vous êtes prévenus, ce film risque de ne pas vous laisser indemnes. Rassurez-vous tout de même, comme à son habitude le cinéaste ne lâche pas ses personnages jusqu'à ce qu'ils aient atteint la lumière. Et ce parcours est passionnant, pris à bras le corps par une Marion Cotillard désarmante et un Matthias Schoenaerts à la présence physique aussi impressionnante que dans "Bullhead", qui l'a révélé en février dernier.
Résultat : Serge Kaganski des Inrockuptibles y voit "un film dense, chiadé et prenant de bout en bout, qui ne pâtit absolument pas de l'éclat du précédent" triomphe d'Audiard, "Un Prophète". Poussant même jusqu'à le qualifier de "film impressionnant de maîtrise, d'intensité et, finalement, de simplicité." Bref, la barre est déjà très haut pour les prochains films en compétition à Cannes.
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