Nouvelles affaires de gros sous pour "l'emmerdeur" Tapie
Bernard Tapie n'a rien perdu de son franc-parler. Hier matin, invité de la radio Europe 1, il n'a pas hésité à dire qu'il ne souhaitait pas le retour en politique de son ami Nicolas Sarkozy. Mais l'ancien ministre et patron de l'Olympique de Marseille a aussi lâché à l'antenne un "Je vous emmerde" retentissant à Bruce Toussaint, l'animateur de la matinale. Il faut dire que "Nanard" était interrogé sur une villa qu'il aurait achetée récemment à Saint-Tropez pour 47 millions d'euros selon Mediapart. Il a d'abord démenti, affirmant que sa seule maison était celle de la rue des Saint-Pères, à Paris. Puis il s'est emporté : "Il y a deux réponses à ça. La première, c'est 'je vous emmerde' [...] et la deuxième c'est que j'ai déjà une maison et j'y suis bien".
Au-delà des polémiques médiatiques, c'est bien l'argent de Bernard Tapie qui fait jaser aujourd'hui. Depuis qu'il est parvenu à un arbitrage très favorable dans l'affaire du Crédit Lyonnais (308 millions d'euros de dédommagement de la part de l'État en 2008), son train de vie intéresse les médias. Le nouveau yacht de Bernard Tapie avait déjà fait parler début septembre. Le "Reborn", digne successeur du "Phocea", était alors estimé entre 40 et 70 millions d'euros et Bernard Tapie le louerait aux amateurs 570 000 euros la semaine. Voilà maintenant que ses acquisitions immobilières sont scrutées. Pire : le Canard Enchainé révélait cette semaine que l'ancien ministre de la Ville était insolvable en France, ce qui lui permettrait de ne pas payer d'impôts...
En effet l'homme d'affaires serait toujours considéré par le fisc en "liquidation personnelle" après ses vieux déboires financiers. De vieilles dettes de plusieurs millions d'euros, contractées notamment auprès de l'Urssaf des Bouches-du-Rhône, sont citées par le journal satirique. Bernard Tapie conteste en particulier une dette de 3,8 millions d'euros, datant de l'époque où il s'était porté caution pour l'Olympique de Marseille, en faillite. Un moyen selon le Canard de faire traîner la procédure et de rester non-imposable dans l'hexagone.
EN VIDEO - En 2008, Bernard Tapie était auditionné par la commission des finances de l'assemblée nationale sur l'affaire Adidas.