Pourquoi une station de métro au nom de "Serge Gainsbourg" fait polémique

Pourquoi une station de métro au nom de "Serge Gainsbourg" fait polémique Une pétition a été lancée pour que le nom Serge Gainsbourg ne soit pas donné à une station de métro parisienne.

"'Serge Gainsbourg' dans le métro, c'est non" : voici le nom d'une pétition lancée le 26 novembre dernier sur la plateforme Change.org. Le point de départ de cette polémique ? La décision prise par la RATP et Île de France Mobilités de donner le nom de Serge Gainsbourg à l'une des nouvelles stations du métro parisien, qui se trouvera sur le prolongement de la ligne 11, après "Mairie des Lilas", clin d'œil à la célèbre chanson Le poinçonneur des Lilas, parue en 1958. Six nouvelles stations doivent voir le jour à la fin des travaux, commencés en 2016. La première d'entre elles doit donc hériter du nom du chanteur, en guise d'hommage.

Une initiative qui fait polémique, la pétition contre ce baptême totalisant plus de 4 000 signatures à ce jour. Ses créateurs dénoncent l'hommage rendu à un chanteur dont les chansons et les comportements suscitent aujourd'hui nombre d'interrogations. "Les violences envers les femmes et les tendances pédocriminelles voire incestueuses de Serge Gainsbourg (pour ne citer qu'elles) sont pourtant de notoriété publique, et nous sommes révolté.e.s que sa personne soit mise à l'honneur dans le métro de Paris", est-il détaillé dans la pétition.

Selon cette pétition et les détracteurs d'une station de métro à son nom, Serge Gainsbourg est en fait accusé d'avoir banalisé des violences sexuelles sur mineures, parfois incestueuses, dans différentes sorties, mais aussi dans deux de ses chansons : Titicaca et La poupée qui fait. Dans la première, il chante vouloir "noyer dans le Titicaca" une "fille", puis "embarquer son cadavre" ; dans la seconde, il détaille : "C'est une petite poupée qui fait... Une petite poupée qui dit papa. Et je fais gaffe avec mes hanches. De ne pas trop la bousculer. Il est si facile de la faire pleurer. Oui, je fais gaffe avec mes hanches. De ne pas trop la bousculer. Car j'ai bien peur de déchirer ma poupée."

Autre chanson pointée du doigt, le tube Lemon Incest, sorti en 1984 et dans lequel, selon les créateurs de la pétition, "Gainsbourg chante et fait chanter son fantasme incestueux à sa fille Charlotte, alors âgée de 12 ans." Globalement, le sulfureux chanteur est accusé d'avoir banalisé les violences faites aux femmes sous couvert, entre autre, de passion. "Cette décision de rendre hommage à Gainsbourg est un crachat à la figure des victimes" de violences, est-il résumé dans la pétition.