Dormir trop longtemps est mauvais pour le cerveau, il ne faut pas dépasser ce nombre d'heures par nuit
Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. Les Français dorment en moyenne 7 heures par jour, et nombre d'entre eux sont en dette de sommeil, dont on sait les conséquences sur la santé. Mais à l'inverse, certains sont des "gros dormeurs" et ont besoin de plus de sommeil que les autres. Cela n'est pas non plus anodin pour la santé, et notamment pour le cerveau.
Avoir besoin de plus de sommeil par nuit est un réel trouble du sommeil appelé hypersomnie. Ce trouble rare a des conséquences à court terme : fatigue, difficultés à se concentrer, troubles de la mémoire, baisse des capacités intellectuelles... Mais aussi à plus long terme. L'excès - comme le manque - de sommeil peut en effet être à l'origine de plusieurs maladies chroniques, notamment l'obésité et les maladies cardiovasculaires.

Des études ont ainsi démontré que le fait de dormir plus de 9 heures par nuit avait aussi un impact sur le cerveau, au-delà de la santé mentale. "Plusieurs études ont suggéré qu'un sommeil excessif ou insuffisant est lié à des déficiences dans les domaines cognitifs, notamment la mémoire, l'attention et la capacité à gérer et à diriger d'autres processus mentaux, tels que la planification, la résolution de problèmes et le contrôle des impulsions", ont ainsi expliqué dans un communiqué des chercheurs américains qui ont fait des recherches sur le sujet.
Leurs travaux, publiés cette année, ont justement suggéré que "dormir neuf heures ou plus par nuit est associé à de moins bonnes performances cognitives, en particulier chez les personnes qui souffrent de dépression", qu'elles prennent ou non des antidépresseurs. Celles-ci sont très souvent touchées par des troubles du sommeil, notamment un besoin excessif de dormir. La dépression est aussi un facteur de risque établi du déclin cognitif, et notamment de la démence. "Le sommeil peut être un risque modifiable de déclin cognitif chez les personnes souffrant de dépression", d'après Vanessa Young, l'autrice principale de l'étude américaine.
Une autre étude publiée en 2017 dans la revue Neurology avait conclu que les personnes qui dorment trop ont deux fois plus de risque de souffrir de démence. "La durée prolongée du sommeil peut être un marqueur de neurodégénérescence précoce et donc un outil clinique utile pour identifier les personnes présentant un risque plus élevé d'évoluer vers une démence clinique dans les 10 ans", avaient estimé les chercheurs.
Il peut être normal d'avoir besoin de dormir plus à certains moments de la vie, notamment pendant l'enfance ou en cas de maladie, mais un besoin chronique de dormir plus de 9h par nuit chez l'adulte, surtout en cas de symptômes en journée comme une fatigue, doit amener à consulter un professionnel de santé qui pourra établir la cause de cette hypersomnie, et mettre en place des traitements.