Chikungunya : le nombre de cas autochtones augmente fortement, la Bourgogne touchée pour la première fois

Chikungunya : le nombre de cas autochtones augmente fortement, la Bourgogne touchée pour la première fois En France métropolitaine, plus d'une centaine de cas autochtones ont été détectés depuis début mai.

Le nombre de cas autochtones explose en France. Dans son dernier bilan publié le 13 août, Santé publique France en rapportait 115 cas en métropole depuis début mai, contre 63 une semaine plus tôt. "Le nombre de foyers de transmission illustre le risque important de transmission autochtone de ces virus en France hexagonale, prévient l’agence de santé publique. D’autres cas seront vraisemblablement identifiés, y compris en dehors des zones habituelles de transmission." Plusieurs foyers importants, avec jusqu'à 23 cas, ont été identifiés : dans les Bouches du Rhône, dans l'Hérault, dans le Gard et en Corse. 

Où les cas autochtones ont-ils été détectés cette année ?

L'ensemble des cas autochtones ont été détectés depuis juin dans ces régions : Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Corse, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, et pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté. Les cas ont plus précisément été détectés : 

  • dans l'Hérault à Prades-le-Lez et à Castries (12 cas), 
  • dans le Var à La Crau (2 cas), à Fréjus (4 cas) et à Toulon, 
  • dans les Bouches-du-Rhône à Salon de Provence (13 cas) et à Vitrolles (23 cas), 
  • en Corse du Sud à Grosseto-Prugna (14 cas), 
  • en Haute-Corse à Ghisonaccia (2 cas)
  • dans les Alpes-Maritimes à Antibes (5 cas), Nice et Auribeau-sur-Siagne, 
  • dans la Drôme à Montoison (3 cas), 
  • dans le Gard à Bernis et à Poulx (12 cas)
  • dans le Bas-Rhin à Lipsheim,
  • en Isère, à Claix (5 cas) et à Eybens, 
  • dans les Landes à Dax,
  • dans les Pyrénées-Atlantiques à Hendaye (3 cas), 
  • en Charente à Val-de-Cognac (5 cas), 
  • en Côte-d'Or à Dijon (2 cas), 
  • en Dordogne à Bergerac (2 cas).

Santé publique France

"Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", avait précisé Santé publique France dans un précédent bilan. Depuis le début de l'année 2025, plus de 1 830 cas de chikungunya (importés et autochtones) ont été détectés en métropole, dont 919 rien qu'entre le 1er mai et le 12 août d'après Santé publique France. Les trois régions les plus touchées sont : Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine. Les deux années précédentes, seulement une trentaine de cas avaient été déclarés, dont 0 ou 1 cas autochtone (contracté sur le territoire).

Quels sont les derniers chiffres de l'épidémie à la Réunion et à Mayotte ?

L'épidémie de chikungunya se termine à la Réunion mais continue à Mayotte. Le territoire est en phase épidémique depuis le 27 mai 2025, et la tendance du nombre de cas est à la baisse depuis juillet d'après Santé publique France. Près de 1 100 cas ont pour l'instant été détectés, et aucun décès n'a été rapporté.

A la Réunion, une baisse des indicateurs de l'épidémie est observée depuis fin avril. L'épidémie y est désormais "de faible intensité", même si le virus y circule toujours et que "des cas sont encore confirmés" d'après le dernier bilan de Santé publique France publié le 18 juin. Près de 54 000 cas ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année. L'épidémie de chikungunya a provoqué le décès de 27 personnes au total, qui avaient "essentiellement" plus de 65 ans et des comorbidités.

Comment se protéger du chikungunya ?

Plusieurs vaccins contre le chikungunya existent. Jusqu'alors, il n'était pas recommandé aux voyageurs de se faire vacciner contre le chikungunya. Mais dans ses recommandations 2025 aux voyageurs, le Haut conseil de santé publique a mis à jour les recommandations concernant le chikungunya.

Un nouveau vaccin autorisé en Europe en février 2025 puis arrivé en juin en France, appelé Vimkunya, est désormais recommandé en cas de séjour "dans une zone où une épidémie est avérée", "en cas de séjour prolongé" ou de "séjours répétés dans une zone où une circulation active du virus" est observée, chez les 12-65 ans qui ont des comorbidités. La vaccination est seulement "à envisager" chez les plus de 65 ans et les 12-65 ans qui n'ont pas de comorbidités. Elle n'est pour l'instant pas recommandée chez les femmes enceintes et allaitantes, faute de données suffisantes.

Un autre vaccin, Ixchiq, était déjà disponible mais il n'est pas recommandé aux voyageurs. Il est seulement "à envisager" chez les 12-65 ans qui ne sont pas immunodéprimés. L'Agence européenne du médicament a annoncé le 11 juillet qu'il était à nouveau autorisé chez les plus de 65 ans après avoir été contre contre-indiqué dans cette tranche d'âge. Plusieurs effets indésirables graves - dont 3 décès - avaient en effet été recensés lors de la campagne de vaccination mise en place à la Réunion début avril, d'après l'Agence nationale de sécurité du médicament.

En dehors de la vaccination, le seul moyen de se protéger de la maladie est d'éviter de se faire piquer par les moustiques grâce aux répulsifs, aux moustiquaires et en portant des vêtements longs et amples. Il est recommandé de surveiller une éventuelle apparition de symptômes aux personnes qui habitent, se rendent ou reviennent de la Réunion.

Les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes, notamment celles qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et désormais les plus de 65 ans, chez qui la vaccination n'est pas recommandée. La maladie peut en effet être grave chez ces personnes. Il n'existe aujourd'hui pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques, notamment le paracétamol. Une partie de la population est déjà immunisée contre le chikungunya suite à la dernière épidémie en 2005-2006, qui avait touché environ 260 000 personnes.

En direct

12:24 - Des cas autochtones en Bourgogne-Franche-Comté pour la première fois

De plus en plus de régions sont touchées par le chikungunya. Après la Nouvelle-Aquitaine et le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté est concernée pour la première fois par des cas autochtones. Deux cas ont en effet été détectés en Côte-d'Or, plus précisément à Dijon fin juillet. D'après l'Agence régionale de santé, une opération de démoustication ainsi que des enquêtes en porte-à-porte ont été réalisées. 

Guide de la santé