Des footballeuses contraintes de dévoiler leurs parties intimes en pleine Coupe du monde
Est-ce le début d'un nouveau scandale dans le foot féminin ? Dans un livre intitulé "Je n'en ai pas dit la moitié" et qui fait déjà beaucoup parler dans son pays et au-delà, Nilla Fisher, pilier de l'équipe féminine suédoise de football (188 sélections), a récemment dénoncé les méthodes très controversées de la FIFA envers les joueuses professionnelles. Dans cette biographie sans concession, la désormais vétérante de 38 ans revient notamment sur un épisode qu'elle a vécu lors de la Coupe du monde 2011 en Allemagne et révèle que ses coéquipières et elle-même auraient été soumises à un examen génital dans l'unique but de vérifier si elles étaient des femmes.
Les contrôles, menés par une physiothérapeute au nom du médecin de la FIFA, ont été décidés selon elle après des protestations du Nigeria, de l'Afrique du Sud et du Ghana, suspectant à l'époque la présence d'hommes dans l'équipe de Guinée équatoriale.
"Je baisse rapidement mon pantalon d'entraînement et mes sous-vêtements"
"Quand j'ai entendu parler de cette exigence choquante, j'ai fulminé. Au milieu d'une Coupe du monde, les gros bonnets de la FIFA ont voulu que nous montrions nos parties génitales", explique Nilla Fisher. "Ils nous ont dit de ne pas nous raser "à cet endroit" durant quelques jours. On a ensuite dû les montrer au médecin. Personne n'a compris, mais nous faisions ce qu'on nous disait", a ainsi détaillé l'internationale suédoise qui a joué quatre Coupes du monde et trois tournois olympiques.
Dans une interview accordée au journal suédois Aftonbladet, Fischer a détaillé le processus plus en profondeur. "Je comprends ce que je dois faire et baisse rapidement mon pantalon d'entraînement et mes sous-vêtements en même temps", a-t-elle déclaré. "La kiné hoche la tête et dit 'yup', puis regarde le médecin qui se tient dos à ma porte. Il prend une note et avance dans le couloir pour frapper à la porte voisine".
Un test buccal utilisé depuis des décennies
Interrogée sur son ressenti, Fischer a déclaré qu'aucune joueuse de ce niveau "ne veut mettre en péril l'opportunité de jouer une Coupe du monde" et que toutes se sont donc exécutées, malgré le caractère "étrange" et "humiliant" du procédé. L'ex médecin de la nation suédoise Mats Börjesson aurait pour sa part confirmé les dires de l'ancienne joueuse de Wolfsburg, donnant du poids à ces révélations, qui surviennent un mois avant le début de la Coupe du monde féminine (20 juillet - dimanche 20 août 2023), en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Selon les règles de la FIFA, il incombe à chaque association participante de garantir le genre de toutes les joueuses "en enquêtant activement sur toute déviation perçue dans la caractéristique sexuelle secondaire". Depuis des décennies, un test buccal - peu coûteux et non intrusif - permet de collecter l'ADN à l'intérieur de la joue et de déterminer le sexe d'une personne.