Ce club de football veut le recruter, il est obligé de fuir son pays via un bateau de migrants

Ce club de football veut le recruter, il est obligé de fuir son pays via un bateau de migrants Pour pouvoir jouer au football, ce jeune tunisien a dû quitter son pays dans une embarcation de fortune.

Jouer au football peut paraître simple en France et dans les pays où la paix règne. Mais jouer au football dans des pays avec des règles strictes, en guerre, ou encore là où tout simplement les infrastructures ne sont pas modernes et bonnes, s'avère beaucoup plus compliqué. En 2022, l'histoire d'un jeune tunisien va faire la Une des journaux locaux et du pays tout entier. Jeune gardien de but du Club Sportif Sfaxien, club historique de la ville de Sfax, fondé en 1928, Mohamed Ali Chelbi a dû quitter ce club en dénonçant un traitement "injuste".

Le CS Sfaxien, son nom en abrégé, est pourtant un club réputé de l'élite en Tunisie. Vainqueur de la Coupe de Tunisie en 2022, il compte également 8 championnats nationaux à son palmarès et l'annonce de son tout jeune gardien a été une onde de choc pour les supporters. Le club tunisien n'a pas voulu communiquer sur les raisons du départ de Mohamed Ali Chelbi, alors que le principal intéressé s'est adressé au site Al Araby Aljadid pour s'expliquer.  "Je joue pour la division des jeunes du CS Sfaxien. J'ai même été gardien de but pour la sélection nationale des jeunes. J'ai été victime d'une certaine injustice lorsqu'on m'a mis à l'écart pour favoritisme".

Courtisé par un club italien, Mohamed Ali Chelbi a décidé de tenter l'aventure en Europe, mais a eu plusieurs bâtons dans les roues. " J'ai choisi l'immigration clandestine à cause de l'injustice que j'ai subie en Tunisie. J'ai déposé une demande de visa et on me l'a refusé." Arrivé à bon port avec pour preuve une image de lui dans une embarcation de fortune, le jeune homme n'a prévenu personne avant de quitter le pays à l'été 2022. Pas même ses parents.

"Je n'étais pas au courant que mon fils avait décidé d'émigrer clandestinement. Il m'a appelé vendredi pour dire qu'il est arrivé en Italie. On a essayé pas mal de fois d'avoir un visa, en vain. Mon fils a reçu des invitations pour effectuer des essais chez 4 clubs en Italie. Mon fils a subi une injustice incompréhensible au CS Sfaxien et à l'équipe nationale. Mon fils en a eu marre", explique son père.

"Nous sommes sous le choc et j'aurais aimé qu'il me parle de ses problèmes", avait déclaré de son côté sur Mosaique FM, Moez Triki, l'entraîneur du CS Sfaxien. Selon certains médias africains les joueurs du CS Sfaxien sont restés plusieurs mois sans salaires, au point où la direction du club a fait appel à la Fédération tunisienne de football pour qu'elle règle certains litiges financiers pour que le club puisse rester dans l'élite.