Presque personne ne le sait, Pierre de Coubertin a été champion olympique, mais pas pour la France !
Pierre de Coubertin. Voilà un nom indissociable des Jeux Olympiques modernes. Le Français est à l'origine de la renaissance de cette événement, en 1892, près de 1500 ans après la disparition des jeux olympiques de la Grèce antique. C'est finalement en 1894, lors du Congrès International du renouveau athlétique, que son projet est entériné, avec le retour des Jeux deux ans plus tard, sur les terres antiques, avec les Jeux d'Athènes de 1896.
Depuis, trente-trois éditions des Jeux Olympiques d'été ont eu lieu, dont 17 en Europe et trois à Paris. Cependant, la flamme n'était pas revenue dans la capitale depuis les Jeux de 1924, soit il y a un siècle. Dès 1924, les Jeux sont complétés par les Jeux Olympiques d'hiver, dont la dernière édition en France remonte à 1992 à Albertville.

Prônant un "esprit sain dans un corps saint", le baron Pierre de Coubertin ne mettait pas seulement le sport au cœur des épreuves. Jusqu'en 1954 sont en effet également présentes des épreuves artistiques, comme la sculpture ou la littérature. L'autre aspect originel des Jeux est l'amateurisme, présent dès les années 1980. C'est ainsi que les joueurs professionnels de NBA ne pouvaient pas participer aux Jeux jusqu'en 1992, à Barcelone, avec la célèbre Dream Team de Michael Jordan, Larry Bird et Magic Johnson. C'est aussi indirectement pour cette raison que les équipes de football sont encore limitées aux espoirs lors des JO (avec une exception pour trois joueurs de plus de 23 ans par équipe) ou que le rugby à XV ne figure pas dans les disciplines olympiques.
Et Pierre de Coubertin a lui même participé aux JO en tant qu'amateur lui aussi. Mais s'il défendait la pratique sportive jusqu'à la promouvoir dans les écoles notamment, il a bel et bien concouru en tant qu'amateur d'art. L'historien, pédagogue, enseignant, écrivain et homme politique était en effet à ses heures perdues un poète ayant lui-même composé plus de 1000 textes au cours de sa vie. Lors des Jeux de Stockholm en 1912 le Français s'est ainsi inscrit à l'épreuve de littérature, remportée par le duo Georges Hohrod et Martin Eschbath, pour leur œuvre "Ode au sport". Seulement, ces deux personnes n'existent pas, et derrière ces pseudonymes se cache un seul et même concurrent : Pierre de Coubertin ! Afin de ne pas fausser la compétition et influencer les juges, le père des JO choisira en effet de ne pas concourir sous son vrai nom.
Si les épreuves artistiques ne sont plus au programme des Jeux Olympiques depuis longtemps, c'est justement en raison de la professionnalisation des arts qui s'est opérée au XXe siècle. Selon Pierre de Coubertin, les "athlètes" devaient résolument rester amateurs. Une vision très éloignée de ce que sont aujourd'hui les Jeux, dont les participants sont bien souvent à la limite de l'activité professionnelle et font partie de l'élite de leur sport.