Palais, Médinas et Riads au Maroc
Après un voyage dans le temps, retraçant lhistoire des six grandes dynasties du Maroc, Marie-pascale Rauzier, Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz nous emmènent dans chacune de leur capitale. Fès, Marrakech, Meknès et Rabat furent en effet tour à tour des villes makhzen, c'est-à-dire des centres de pouvoir des sultans. Dans leurs pierres reste gravé la puissance de ces règnes, et, entre les imposants remparts des médinas, se dissimulent encore les incroyables héritages arabo-andalous de ces villes impériales. Palais, mosquées, medersas, mausolées ou riads rivalisent de somptuosité.
"Vue du ciel, une médina ressemble à une mosaïque, une ruche aux mille alvéoles de tailles inégales, une ville de cubes, ocre à Marrakech ou Meknès, gris brun à Fès, blancs à Rabat ou Casablanca. Dans lextrême densité de la ville arabe émergent délégants minarets, des coupoles coiffées de tuiles vertes signalent les lieux de prière mosquées, mausolées ou medersas des jardins et des patios". Depuis la Grande Mosquée, lieu de culte central duquel, en haut de son minaret, le muezzin lance cinq fois par jour lappel à la prière, jusquaux quartiers résidentiels, en passant par les souks trépidants et odorants, les auteurs nous font découvrir les secrets de ces villes, nous racontent lorganisation sociétale et dévoilent quelques unes de leurs plus beaux trésors. Ainsi la Dar, qui signifie "maison" en arabe, est lhabitation la plus courante. Le riad, à lorigine un jardin clos dinspiration andalouse, désigne par extension la maison qui entoure le jardin. Sorte doasis reconstituée, le riad préfigure, dans la tradition musulmane, le paradis céleste. Leau et la végétation en sont les éléments clés. De nombreux riads peuvent dailleurs recevoir lappellation de palais. Ces derniers, aux dimensions démesurées, ont souvent été menacés de ruine, et cest leur réhabilitation par lhabitat ou leur transformation en hôtel, en restaurant ou en musée, qui en a sauvé un très grand nombre.
Jardins andalous, fontaines, zellige, portes sculptées les beautés ne finissent de se succéder dans ce témoignage dun art de vivre inouï, dont la volupté suprême laisse penser quil sagit bien , en effet, de "reflets du paradis sur la terre". |