Décapitation d'Hervé Gourdel : qui sont les terroristes de Jund al-Khalifa ?

Décapitation d'Hervé Gourdel : qui sont les terroristes de Jund al-Khalifa ? Les auteurs de la décapitation de l'otage français Hervé Gourdel font partie de " Jund al-Khalifa", un groupe islamiste formé au nord de l'Algérie dans les années 1990 et passé d'Aqmi à l'Etat islamique.

Ils se présentent comme les "Soldats du califat" (Jund al-Khalifa), en référence aux terroristes qui gagnent du terrain en Irak et en Syrie et prétendent y instaurer un Etat islamique. Les ravisseurs algériens qui ont décapité Hervé Gourdel, mardi 24 septembre, dans le massif de Kabylie, ont prêté allégeance à ce qu'ils nomment "l'État islamique en Irak et au Levant" (EIIL) ou, en arabe, "Dowlat al-Islamiyah f'al-Iraq wa Belaad al-sham" (Daesh). Pour prouver leur fidélité, ils ont utilisé les mêmes codes que leurs "frères" irakiens : une vidéo dans laquelle la décapitation de l'otage français a suivi la même mise en scène que celles des otages américains James Foley et Steven Sotloff ou encore du britannique David Haines. Si le nom récent de Jund al-Khalifa (ou Jund al-Khilafah) est fortement médiatisé aujourd'hui, ce  groupuscule de fanatiques agissant en Algérie est donc aujourd'hui une simple branche de Daesh.

Les quatre hommes de Jund al-Khalifa figurant sur la vidéo de l'exécution d'Hervé Gourdel n'ont pas encore été formellement identifiés. Mais leur chef, Gouri Abdelmalek, dit Khaled Abou Souleïmane, est d'ores et déjà connu. Il était jusqu'à cet été le leader d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) pour la région centrale avant de prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghadi, le "calife" de l'Etat islamique en Irak. Son groupuscule n'était qu'un groupe terroriste de second plan jusqu'à cette décapitation qui signe désormais son principal fait d'armes. Né dans les années 1990 et doté au meilleur de sa forme d'une centaine de membres, le groupe de Gouri Abdelmalek a navigué d'une mouvance terroriste à une autre ces vingt dernières années, au gré des recomposition du terrorisme islamiste dans le monde : le GIA (Groupe islamique armé) d'abord, puis le "Groupe salafiste pour la prédication du combat" (GSPC) et enfin d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avant Daesh. Un changement de mouvances qui concorde avec un changement de stratégie très nette.

"Otage français décapité : "De l'hyper terrorisme spectaculaire à l'attaque à la machette""

Gouri Abdelmalek est né en 1977 à Si Mustapha, dans une famille de paysans. Déjà condamné en 1997 pour un soutien logistique à plusieurs actes terroristes, il serait à l'origine de plusieurs attentats sanglant dans les années 2000 en Algérie, avant d'avoir vraisemblablement piloté l'assassinat d'Hervé Gourlet. Désormais cible terroriste privilégiée de la France, il est aujourd'hui recherché, avec ses hommes, par près de 3 000 militaires algériens. Une vaste opération a en effet été lancée dans les massif montagneux du nord de l'Algérie pour retrouver le corps de l'otage et arrêter ses bourreaux.