Raif Badawi : l'incroyable histoire d'un condamné à 1000 coups de fouet en Arabie

Raif Badawi : l'incroyable histoire d'un condamné à 1000 coups de fouet en Arabie Il s'appelle Raif Badawi, il a 31 ans et a été condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet répartis sur 20 semaines, pour avoir émis une opinion sur l'athéisme et la religion.

La vague d'indignation dans le monde prend de l'ampleur et les autorités d'Arabie Saoudite pourraient bien réexaminer la peine de Raif Badawi. Mais rien n'est encore garanti. Ce jeune homme de 31 ans a été condamné en novembre à 10 ans de prison, 1000 riyals d'amende (230 000 euros) et 1000 coups de fouet répartis sur 20 semaines. Raif Badawi a reçu ses premiers 50 coups de fouet le 9 janvier à Jeddah, devant une mosquée. Cette flagellation a déjà entraîné de très sérieux ennuis de santé à Raif Badawi, qui pourrait bien succomber aux 50 prochains. La série suivante prévue ce vendredi, doit être reportée, une seconde fois, après l'avis d'une commission médicale composée de huit médecins, a assuré Amnesty International.

Raif Badawi a reçu en 2014 le Prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse. Il a été condamné pour avoir animé un blog à partir duquel il militait pour les droits de l'Homme. Les chefs d'inculpation étaient "l'insulte à l'islam" et "le manque de respect dû à son père". Selon Souad Chammari, proche de Raif Badawi, qui témoignait lors de sa condamnation, le jeune homme avait "critiqué la police religieuse et certains agissements et fatwas". La justice saoudienne lui reproche aussi des propos tenus sur la chaîne France 24 en décembre 2010. Raif Badawi avait alors émis une opinion sur la liberté d'expression, estimant qu'"un athée a le droit de dire ce qu'il veut [...] et personne n'a le droit de lui réclamer des comptes pour ses opinions". En Arabie Saoudite, il est formellement interdit de critiquer la religion musulmane, les institutions qui la représentent et la famille royale Al-Saoud.

La femme de Raif Badawi est aujourd'hui exilée au Canada. Elle a récemment indiqué à l'AFP que la condamnation de son époux avait été "renvoyée par le Tribunal royal à la Cour suprême, il y a presque un mois". La mobilisation de la communauté internationale sera-t-elle suffisante pour annuler le châtiment prononcé contre le jeune homme ? Comble de l'ironie, l'Arabie Saoudite a envoyé un dignitaire à Paris le 11 janvier pour marquer sa solidarité avec la France, qui se mobilisait pour rendre hommage aux victimes du terrorisme.

EN VIDEO - François Hollande s'est rendu en Arabie Saoudite en décembre 2013. Le pays est le "premier client de la France au Moyen-Orient".

"François Hollande en Arabie saoudite sur fond de crises au Moyen-Orient"