Résultat de Jean-Luc Mélenchon : 19,5% des voix pour le candidat FI
[Mis à jour le 23 avril 2017 à 20h35] Les résultats sont tombés. Jean-Luc Mélenchon a convaincu 19,5% des Français selon France 2 (Ipsos). Un score qui ne suffit pour amener le candidat de la France insoumise au second tour. Un nouveau tournant pour le gauchiste de la gauche dont le passé politique est protéiforme, mais toujours tourné vers la gauche. De 1968 à 1977, avant son adhésion au Parti socialiste, il a milité pour l'Organisation communiste internationaliste (OCI), comme les socialistes Jean-Christophe Cambadélis et Lionel Jospin, ou encore l'historien Benjamin Stora. Il s'agit du courant trotskiste lancé par Pierre Boussel-Lambert en 1965 à partir d'une scission du Parti communiste internationaliste qu'il dirigeait. Dixit un ami de 20 ans de Jean-Luc Mélenchon relayé par L'Obs : "Il n'est plus trotskiste aujourd'hui. Mais, comme on dit, 'lamberto un jour, lamberto toujours' : il en garde une façon de fonctionner (...) Quand il est convaincu qu'une idée est la bonne, il n'en dévie jamais".
Avant l'élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon rejoint le PS dans le sillage de la victoire de François Mitterrand à la présidentielle. Secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle dans les années 1990, il sera surtout un homme de combat au sein du parti, signant puis menant à chaque congrès ou presque une motion incarnant la gauche du PS. Ce qui l'amènera parfois à s'allier avec des hommes comme Benoit Hamon, autre défenseur acharné du Parti socialiste clairement ancré à gauche. A l'"issue du Congrès de Reims, remporté par Martine Aubry, il finit par claquer la porte et fonde son propre parti, le Parti de gauche. Parvenant à une alliance avec les communistes, il mène le Front de gauche aux européennes de 2009 jusqu'aux régionales de 2015 avec parfois des scores marquants. Mais la rupture a failli être consommée avec le PC quand Jean-Luc Mélenchon déclarera unilatéralement sa candidature à la présidentielle dès le 10 février 2016. Faute de candidat, les militants communistes voteront finalement le soutien à sa campagne en novembre, préservant une unité fragile à la gauche du PS.
Le candidat de la France insoumise se veut "hors cadre de partis ", au nom d'un mouvement qu'il a fondé en février 2016. Volontairement positionné à la gauche de la gauche et parfois classé dans les "extrêmes", Cette position n'effraie pas Jean-Luc Mélenchon. Le candidat espère marquer les résultats de ce premier tour de l'élection présidentielle. En dynamique depuis plusieurs mois au moins, le "tribun" a vu sa campagne prendre une nouvelle tournure à partir de la fin mars, avec des déplacements attirant de plus en plus de supporters, laissant bon nombre d'entre eux aux portes des meetings.
C'est la deuxième fois que l'ancien socialiste tente d'accéder à l'Elysée. Lors de sa première campagne présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon était arrivé en quatrième position au premier tour, avec 11,1 % des voix, sous les couleurs de la coalition du Front de gauche. Une alliance entre son Parti de gauche (PG), créé lors de son départ du PS en 2008, les communistes et plusieurs partis et mouvements de la gauche de la gauche. Ses qualités de tribun et son joli score avaient alors créé la surprise, comme un tempérament parfois acariâtre qui lui permettait d'envoyer balader adversaires et journalistes d'une phrase bien sentie. Mais cette fois, en 2017, Jean-Luc Mélenchon était parvenu à gommer certains défauts de cette première campagne (à commencer par son image devenue celle d'un éternel bougon) et à se donner une stature plus rassurante, voire présidentielle. De quoi réaliser l'une des meilleures campagnes parmi les "gros" candidats.