Dominique de Villepin : pourquoi a-t-il été placé en garde à vue ?
[Mis à jour le 11 septembre 2012 à 17h35] L'enquête est menée à Strasbourg, mais c'est bien dans la capitale, "dans une annexe de la gendarmerie" selon Le Monde.fr, que Dominique de Villepin aurait été placé en garde à vue ce mardi 11 septembre. L'ancien Premier ministre est visé depuis déjà plusieurs jours par une enquête sur un système de surfacturations touchant l'association Relais & Châteaux. Son ancien président, Régis Bulot, a déjà été incarcéré en novembre dernier dans cette affaire. Il est soupçonné d'"escroqueries en bande organisée et abus de confiance". En résumé, un système de commissions occultes aurait été mis en place autour du célèbre guide de l'association. Des commissions dont le total s'élèverait à 1,6 million d'euros, toujours selon les journalistes du Monde. Et si Dominique de Villepin est à son tour impliqué, c'est à cause de ses liens très étroits avec l'homme d'affaires.
Des écoutes téléphoniques ont dévoilé que l'ancien Premier ministre aurait œuvré pour protéger son ami. Début 2010, il aurait tenté d'influencer le successeur de Régis Bulot à la tête de Relais & Château, Jaume Tapiès, pour éviter toute procédure judiciaire. Et les pressions exercées par l'homme politique auraient été suffisamment fortes pour attirer les soupçons de la justice. "Ce qu'ils m'ont dit permet de faire le plus gros feu d'artifice des prochaines années, à supposer que l'affaire Clearstream s'arrête", aurait-il lancé lors de ses échanges téléphoniques. Il se serait également vanté d'avoir donné "une trouille dix fois au-dessus de ce qu'ils imaginaient" à ses interlocuteurs. "Si un jour on s'intéresse à savoir quel est l'homme politique qui a couché avec qui dans quelle chambre, vous êtes morts...", écrit encore le Monde.fr au sujet des écoutes. Plusieurs grands chefs étoilés et plusieurs personnalités politiques auraient en effet bénéficié de largesses de la part de l'association. Dominique de Villepin avait, dès décembre 2011, crié à la manipulation au sujet de cette affaire. "Je ne suis en rien impliqué", a-t-il répété à la sortie de 7 heures de garde à vue, vers 16 heures ce mardi.
EN VIDEO : Dominique de Villepin avait annoncé sa candidature à la présidentielle en décembre 2011 avant de jeter l'éponge, faute de parrainage. A l'époque, l'affaire était déjà évoquée.