Christian : J'aimerais savoir ce que vous allez faire pour les retraités qui gagnent 600 euros par mois ?
François Fillon : La première qu'on a faite, c'était sauver le régime de retraite par répartition qui était condamné à mort. On est dans une société où le nombre de retraités augmente de manière considérable, d'abord parce que la vie s'allonge, ensuite parce que la natalité ne permet plus tout à fait le remplacement des générations. Tous les pays européens avaient depuis longtemps engagé des réformes de leur régime de retraite pour permettre de financer l'ensemble des engagements qui sont pris dans ce domaine, en allongeant la durée de cotisation. C'est la réforme de 2003 que j'ai porté devant le Parlement et qui permet de ramener d'abord tout le monde à 40 annuités, les fonctionnaires comme le secteur privé, puis ensuite d'allonger la durée de cotisation comme c'est le cas en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, en Italie et dans tous les pays d'Europe du Nord.
Nous sommes conscients qu'il y a beaucoup de Français qui ont des petites retraites, des agriculteurs, des artisans, des femmes qui ont une pension de réversion insuffisante. Nicolas Sarkozy s'est engagé à augmenter ces petites retraites, mais pour les augmenter il faut trouver les moyens de les financer.
Trouver ces moyens, c'est d'abord aller vers plus de justice, plus d'équité dans le système de retraite. C'est pour ça que nous voulons réformer les régimes spéciaux. Parce qu'il est tout à fait injuste que les salariés du secteur privé travaillent plus longtemps, pour avoir peut-être demain des retraites plus faibles, pour financer en même temps des hommes et des femmes qui partent à 50 ou 55 ans, à taux plein, alors que leur métier ne le justifie pas. Nous ferons un effort de revalorisation des petites retraites, en commençant par les pensions de réversion et par le minimum vieillesse que nous voulons augmenter de 25 %. Et nous le financerons avec l'allongement de la durée des cotisations et avec la réforme des régimes spéciaux.
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