Assurance auto : les femmes bientôt à égalité avec les hommes
A partir du 21 décembre, les femmes auront droit au même traitement que les hommes de la part de leur assureur. En mars 2011, la Cour de justice européenne avait en effet condamné les différences de traitement entre les deux sexes concernant les prestations et les primes d'assurance. "La prise en compte du sexe de l'assuré en tant que facteur de risques dans les contrats d'assurance" n'était pas tolérable selon l'instance européenne. Imposée à la France, l'égalité de traitement va surtout impacter le secteur automobile. Jusqu'à aujourd'hui en effet les hommes comptant statistiquement plus de sinistres que les femmes, avaient une cotisation plus élevée pour leur assurance auto. A 20 ans, on parlait d'un écart de 20 % supérieur entre un conducteur et une conductrice.
En conséquence, à partir du 21 décembre, les primes des femmes conductrices devraient augmenter et s'aligner sur celle des hommes et vice-versa. Le risque de souscrire massivement à des assurances minimales plutôt que des "tous risques" a été pointé du doigt par la profession. Malgré la parité invoquée, les assureurs pointent aussi l'injustice que constitue une telle mesure. Franck Allard, PDG du courtier en assurance AMV, estime par exemple que "même si les femmes sont plus souvent impliquées dans des petits accrochages, elles demeurent des conductrices plus prudentes que les hommes et sont plus rarement à l'origine de gros accidents corporels". "Sous prétexte de parité, on occulterait les statistiques qui prouvent que les sinistres provoqués par les hommes coûtent plus cher pour les assureurs. Il nous semble logique de faire payer aux femmes le juste prix correspondant à leur niveau de risques", complète-t-il.
L'alignement des cotisations et primes d'assurance ne devrait pas toucher que les assurances automobile. Les contrats retraite avec conversion de capital en rente viagère, basés sur les statistiques d'espérance de vie (plus élevée on le sait chez les femmes que chez les hommes), seront particulièrement modifiés par la décision de Bruxelles traduite en droit français.