Prix des médicaments : pourquoi ça flambe ?

Prix des médicaments : pourquoi ça flambe ? Pour lutter contre le trou de la sécu, de nouveaux médicaments sont aujourd'hui déremboursés. L'industrie pharmaceutique en profiterait pour saler la note. Explications.

Après le livre choc de deux professeurs de médecine listant les médicaments dangereux commercialisés en France, c'est au tour du journal Le Canard enchaîné de se pencher sur les pharmacies. Ce média annonce cette semaine une mauvaise nouvelle pour le portefeuille des malades. Après le déremboursement de médicaments dits "de confort", en 2006, ce sont des traitements contre l'asthme ou les bronchites qui suivent aujourd'hui le même chemin. En tout, ce sont 500 produits qui ont ainsi été retirés des médicaments à rembourser pour la Sécu en dix ans. Mais le Canard enchaîné du 26 septembre 2012 pointe une conséquence encore plus néfaste pour le pouvoir d'achat des clients dans les pharmacies françaises : les médicaments qui ne sont plus remboursés voient leur prix augmenter. En clair, la Sécurité sociale ne régulant plus le prix de ces remèdes, qui sortent de son champ d'action, les fabricants augmenteraient ces prix pour contrer la baisse des ventes.   

Ainsi, selon l'Idres, l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, le prix, devenu libre, de ces médicaments déremboursés augmenterait en moyenne de 43 %. Cette hausse permettrait ainsi aux laboratoires de reconstituer leur marge malgré la chute des ventes. Et le Canard enchaîné de donner des exemples : l'antiallergique Polaramine serait passé de 1,50 euro lorsqu'il était remboursé, à 7 euros aujourd'hui. L'hebdomadaire met en avant des experts qui soulignent que les nouveaux déremboursements rapporteraient 7 millions d'euros. Et d'appeler plutôt à une harmonisation européenne : dans d'autres pays d'Europe, les génériques se vendraient en effet moins cher qu'en France, un exemple qui, s'il était suivi dans l'hexagone, permettrait à la Sécu de réaliser de nouvelles économies. "Une dizaine de milliards par an".

En France, le prix des médicaments est fixé par le Comité économique des produits de santé (CEPS). Le médicament le plus cher vendu en 2013 est l'Ilaris, un traitement de Novartis.