Quand bébé met en danger l'environnement planétaire

Quand bébé met en danger l'environnement planétaire On ne dirait pas comme ça, mais sous leurs airs d'anges les bébés apparaissent comme de véritables dangers pour la planète. Trop nombreux, consommateurs d'énergie, grands pollueurs... Les accusations des écologistes n'en finissent pas de pleuvoir et c'est finalement l'espèce du bébé qui est menacée.

Bon sang de bois ! Le couple le plus glamour de Grande-Bretagne, David et Victoria Beckham, vient de mettre au monde son 4ème enfant... Et selon Caroline Lucas, députée des Verts, ils n'ont vraiment pas de quoi être fiers. Faire un enfant à l'heure où la planète est menacée écologiquement parlant, non mais vraiment, que leur est-il passé par la tête ? Un bébé supplémentaire, c'est un nouveau problème environnemental puisqu'il deviendra nécessairement un pollueur de longue durée – estimons qu'il vivra 80 ans, qu'il sera doté d'une santé de fer, que sa carrière sera irréprochable et qu'il se déplacera en jet privé.

famille nombreuse
La famille nombreuse semble passée de mode © Claire AVRIN - Galerie photo

Aussi aberrant ce discours semble-t-il, il s'agit pourtant d'un réel problème soulevé par les associations écologiques du Royaume-Uni. Un nouveau-né n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle bouche à nourrir à l'heure où l'on redoute une pénurie alimentaire. Par ailleurs, il consomme de l'énergie, de l'eau, près de 1 000 kg de couches jetables avant de devenir propre et sûrement tout autant passé l'âge de la continence.

"Les Beckham, et d'autres comme le maire [de Londres] Boris Johnson, sont de très mauvais modèles à cause de leur famille nombreuse. Ça ne sert à rien que les gens réduisent leurs émissions de carbone si ensuite ils les augmentent en concevant un nouvel enfant [...]. Avoir un ou deux enfants c'est bien, mais trois ou quatre, ça relève juste de l'égoïsme", explique Simon Ross, président du think tank (laboratoire d'idées) Optimum Population Trust.

Les écolos sur la même longueur d'onde que la Chine ?

"Nous vivons comme si nous disposions de trois planètes alors que nous n'en avons qu'une seule", s'indigne Caroline Lucas.

Tout est donc dit, chaque famille devrait se limiter à deux enfants maximum à l'heure où la population de la planète est sur le point d'atteindre les 7 milliards d'habitants alors que nous n'étions que 2 milliards dans les années 1930.

Toutefois, cette nouvelle lubie environnementale n'est étrangère à personne sur le fond, et on ne peut s'empêcher de frissonner en pensant à la draconienne politique de l'enfant unique en vigueur depuis 1979 en Chine.

enfant unique
L'enfant unique en Chine © Jean-Claude TRIBOUT - Galerie photo

On pense également au courant malthusien qui avait anticipé les dangers liés à la croissance de la population mondiale, et qui prêchait la restriction volontaire de la natalité par l'abstinence.

Une idéologie qui se répand de plus en plus

 

Avec toutes les méthodes de contraception actuelles, le néo-malthusianisme est revenu sur le devant de la scène et ne réfère pas uniquement aux Verts du Royaume-Uni. En effet, ce courant semble désormais s'imposer comme majeur un peu partout dans le monde et réunit de plus en plus d'adeptes malgré les nombreuses controverses qu'il suscite.


Le Club de Rome : Fondé en 1968, le Club de Rome réunit aussi bien des scientifiques que des économistes ou des intellectuels du monde entier qui réfléchissent sur les conséquences du développement vis-à-vis de l'environnement. En 1972, le club fait publier un rapport intitulé Halte à la croissance ? qui démontre comment la démographie mondiale et le développement sont à l'origine des dommages écologiques : pénuries d'énergie, dégradation de l'environnement... La solution pour éviter toute catastrophe serait donc de limiter à 2 le nombre d'enfants par couple.

La grève du troisième ventre : Yves Cochet, député Europe Ecologie - Les Verts et ancien ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a créé la polémique en évoquant la "grève du troisième ventre". Egalement convaincu que les bébés en trop grand nombre vont finir par détruire la planète – un enfant européen ayant "un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York" – il a proposé de mettre en place un système d'allocations dégressives à partir du 3e enfant.

 

Les "Ginks : "Green Inclide, No Kids", les "Ginks" sont des femmes libres qui refusent de faire des enfants pour sauver une planète surchargée et malade. Ce mouvement lancé par la bloggeuse Lise Hymas a rencontré un véritable succès et voit son nombre d'adeptes croître continuellement.

On l'aura compris, faire des enfants c'est mal, alors autant s'en passer. Et comme ça, quand nous serons tous trop vieux pour militer écolo, il n'y aura plus personne pour nous remplacer !