Les effets sur l'environnement

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Les océans ont longtemps réussi à nourrir l'homme. Les poissons apportent près de 16% des apports en protéines et est, encore à l'heure actuelle, la base de l'alimentation de près d'un milliard d'individus vivant dans le Sud. Oui, mais l'industrie de la pêche depuis quelques décennies perturbe considérablement ces ressources halieutiques. Pourquoi ? Il faut satisfaire la demande des pays développés.

Pêche excessive
 
Les prises non voulues représentent 25% de la pêche. Photo © Jean-Guy ORSINY (galerie photo de L'Internaute)
 

Une industrie de la pêche inégale

200 millions de personnes, à travers le monde, vivent de la pêche. La flottille mondiale compte, pas moins de 3,5 millions de bateaux. Mais, voilà que seulement 1% d'entres récoltent, à eux-seuls, 50% des poissons. Cette inégalité s'expliquent par la taille et les capacités de pêche de ces bateaux. Les pays développés possèdent des navires aptes à aller capturer le poisson très loin, suivant la demande des consommateurs. Et oui, nous voulons aussi bien des gambas, que de la sole ou encore un pavé d'espadon et ce en toute saison.
Cette demande frénétique propre à notre société ne risque pas de se calmer. Une étude de la FAO annonce que la demande va osciller entre 100 et 120 millions de tonnes en 2010 (100 millions de tonnes en 2000). Un chiffre qui donne de sacrées sueurs froides aux marins pêcheurs, conscients de la baisse de leurs prises, depuis plusieurs années. L'océan se vide.

Des conséquences graves pour la biodiversité

Ceux à payer le prix fort de cette soif consommatrice ne sont autres que les océans et tout l'écosystème marin. Le nombre de poissons baisse significativement et un rapport de la FAO daté de 2005 certifie que 77% des espèces piscicoles sont touchées par cette surpêche, 8% seraient carrément épuisées, et 52% exploitées à leur maximum.

"Les espèces à faible valeur ajoutée sur les marchés sont les premières victimes de cette pêche excessive"

Actuellement, la sardine de Californie, ainsi que le thon rouge ou encore le cabillaud sont des espèces en voie de disparition. Pourquoi ? Leur pêche excessive a empêché la reproduction et donc la pérennisation de l'espèce. Résultat des courses : la chaîne alimentaire marine s'en trouve totalement perturbée car des maillons manquent. Ceux qui payent le plus lourd tribu sont les prédateurs comme les requins, les dauphins, les baleines et les oiseaux. Des études ont récemment indiqué que la taille des baleines à bosse dans le fleuve Saint Laurent au Canada, avait diminué du fait d'une baisse de leur apport nutritif. Elles n'ont plus assez à manger.
Autre fait désastreux : les moyens de pêche. Les énormes chalutiers détruisent des pans entiers d'habitats marins en laissant à la traîne leurs filets. Ceux-ci raclent les fonds, arrachent les branches de coraux. Des espèces se trouvent alors sans habitat et disparaissent.
Et puis, ils capturent des espèces dites pélagiques (nagent en pleine eaux), sans le vouloir comme les dauphins, les tortues ou encore des oiseau marins. 27 millions de prises chaque année. Ces techniques de pêche utilisées pour augmenter le nombre de captures, contribuent à l'appauvrissement de la biodiversité marine.

Une réaction en demi-teinte

Les gouvernements de certains pays prennent le problème à bras le corps, ce qui n'est pas toujours au goût des marins-pêcheurs, les premiers à pâtir de leurs décisions. La Commission européenne a montré la voie, en décembre 2003, en décidant d'imposer des quotas de pêche par espèce à tous les Etats membres, notamment sur le merlu et le cabillaud.
Il y a encore quelques mois, la pêche du thon rouge en Méditerranée est totalement interdite car l'espèce est en voie d'extinction. Fait troublant de ces gouvernements européens : ils prônent la réduction massive des prises mais de l'autre côté, ils subventionnent massivement la fabrication d'embarcations. Selon Greenpeace, l'union européenne financerait environ à hauteur de 70 milliards d'euros la construction de superchalutiers.


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