Les lignes de Nazca au Pérou gravement détériorées par Greenpeace

Les lignes de Nazca au Pérou gravement détériorées par Greenpeace Le gouvernement du Pérou a annoncé qu'il souhaitait porter plainte contre l'ONG. Plusieurs membres de Greenpeace auraient profané ce site sacré et protégé pour y déposer un message en faveur du développement durable.

Stupeur au Pérou, l'organisation non-gouvernementale Greenpeace aurait profané au début du mois de décembre, le site très protégé des lignes de Nazca au Pérou. Quelques membres de l'association auraient franchi les limites habituellement imposées aux visiteurs pour y déposer un message politique "C'est le temps du changement, le futur est renouvelable. Greenpeace." Or, les géoglyphes de Nazca, tracés dans le sol, s'avèrent particulièrement fragiles et délicats. Le message composé de morceaux de tissus jaunes se trouve à seulement quelques mètres du fameux colibri tracé dans l'oxyde de fer il y a plus de 1 500 ans. Le simple fait de marcher à proximité des lignes pourraient menacer leur conservation.

Cet acte grave a provoqué des dégâts qualifiés d'"irréparables" par le président péruvien Ollanta Humala. Ce dernier a annoncé qu'il porterait plainte contre Greenpeace ajoutant : "cette action est un manque de respect envers notre patrimoine culturel et les lois péruviennes". Les Péruviens furieux se sont eux aussi déchaînés sur la page Facebook de Greenpeace qui a présenté ses excuses le 12 décembre dernier. Le président de l'ONG a publié un communiqué de presse où il expliquait : "En tant que directeur exécutif de Greenpeace Etats-Unis, je vous assure que notre organisation fera tout son possible pour qu'un tel acte ne se reproduise plus jamais et nous nous efforcerons de protéger la planète de la manière la plus respectueuse, efficace et collaborative possible. Je sais qu'il faudra du temps et beaucoup d'efforts pour reconstruire la confiance que nous avons perdu."

Les 350 géoglyphes qui composent ce site archéologique sont un témoignage rare et fragile de l'histoire pré-incaïque du Pérou. Ils auraient été tracés dans le sol entre 400 et 600 après notre ère par la civilisation de Nazca. Ces représentations d'animaux gigantesques (plusieurs centaines de mètres pour certains) ne sont visibles que depuis le ciel. Ils ont été découverts en 1926. Les moyens utilisés pour tracer ces dessins restent inconnus, tout comme leur signification. C'est grâce aux conditions climatiques particulières du désert de Nazca qu'ils ont pu être conservé pendant près de seize siècles. L'air particulièrement sec, l'absence de pluie et de vents ont permis d'éviter l'érosion des dessins.

Des nouveaux dessins sont encore régulièrement découverts. En août 2014, un pilote découvrait une cinquantaine de nouveaux géoglyphes après que des vents violents aient modifié la structure du terrain.