L'île de Pâques, la terre de tous les mystères
L'île de Pâques représente pour les voyageurs du monde entier l'une des terres les plus fascinantes qui existent. Outre sa situation géographique incroyable, son histoire et la magie qui entoure les fameux moais y sont pour beaucoup.
L’île de Pâques est
l’une des terres peuplées les plus isolées de la planète. Peut-être est-ce que
l’aura et le mystère qui entourent ce bout de territoire perdu au milieu du
Pacifique proviennent-ils de la situation géographique de Rapa Nui… Sans doute.
Mais si ce caillou volcanique est aussi mythique, c’est également grâce à ses
emblématiques moais, qui n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets.
Cette île
triangulaire, issue de l’éruption des trois volcans Poike, Rano Kau et Terevaka
à ses trois pointes, mesure environ 170 km². Située en plein cœur de l’océan
Pacifique, à exactement à 27°09’ de latitude Sud et 109°26’ de longitude Ouest,
les insulaires l’appellent Rapa Nui, à savoir la grande lointaine. Il s’agit en
effet de la plus orientale des îles polynésiennes, à près de 4.100 km de Tahiti et 3.700 km de la côte
chilienne.
Outre les vestiges de statues Moaïs, si l’île de Pâques charme autant les
voyageurs, c’est aussi en grande partie grâce à l’authenticité de son
patrimoine culturel. Il faut dire que la majorité de ses 4.000 habitants sont la
descendance directe du peuple aborigène d’origine. Ils sont donc
particulièrement attachés à leurs origines ethniques, et prennent soin de
perpétuer les traditions Rapa nui à l’occasion de nombreuses fêtes culturelles
et cérémonies commémoratives.
Selon les historiens, Rapa nui aurait été investie pour la première fois
entre le Ve siècle et le XIXe siècle par le roi polynésien Hotu A Matu. Avec sa
compagne, Ava Reipua, il aurait alors fondé une dynastie tribale qui perdura
jusqu’au XVIIe siècle. C’est durant cette dynastie organisée en clans, les
matas, que serait né le culte Moaï et qu’aurait donc commencé la construction
des sites rituels et des fameuses statues.
A la fin du XVIIe siècle, en raison du surpeuplement et de l’épuisement des
ressources, la famine s’installe sur l’île jadis fertile et abondante en
richesses naturelles. Une guerre de clans éclate et renverse le pouvoir pour
instaurer un nouvel ordre politique et un nouveau culte : le Make-Make. Cette
nouvelle dynastie perdure quant à elle jusqu’à l’arrivée des missionnaires
catholiques en 1864.
L’île devint finalement possession chilienne en 1888, après être passée
entre les mains des couronnes hollandaise, espagnole, française et péruvienne.
Elle doit notamment son nom à l’explorateur néerlandais qui la découvrit, le jour
de Pâques de l’an 1722.
Aujourd’hui, l’île est classée monument historique dans sa totalité, et partiellement
parc national. Elle est également inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco
depuis 1995. On s’y rend en avion grâce à la compagnie chilienne LAN qui assure
la liaison entre le Chili métropolitain et l’île, au minimum deux fois par
semaine. Il faut réserver à l’avance, car la capacité d’accueil de l’île et les
places disponibles pour le transport sont limitées.
Une fois sur
l’île on découvre les nombreux vestiges moaïs, au total près de 900 statues.
Parmi les plus beaux sites archéologiques on trouve entre autres le complexe
Tahai et ses trois autels, ou encore nombre de plateformes cérémonielles telles
que Ahu Huri, Ahu Ahahanga, Ahu Akivi, a Urenga, ou encore Ahu Nau Nau.
Sur l’île, on
découvre également le village principal Hanga roa, les trois volcans fondateurs
ou encore les nombreux micro-villages qui témoignent aujourd’hui encore de
l’organisation tribale de l’île dans le passé. Enfin le Musée anthropologique
P. Sebastián Englert explique aux voyageurs le patrimoine et la culture
rapanui. Ses collections permettent de comprendre l'organisation sociale, la
religion, l'architecture cérémonielle, le peuplement et la culture de l'île.
Le climat maritime subtropical rend l’île agréable toute l’année. La température moyenne annuelle est de 20°C et les variations thermiques sont de faible amplitude. Cependant afin que les conditions du voyage soient optimales, on déconseille de s’y rendre durant la saison des pluies. Celle-ci atteint son apogée au mois de mai.