Une semaine d'aventure au-delà du cercle arctique, c'est possible

Alors que durant plusieurs décennies seuls quelques rares aventuriers, professionnels pour la plupart ou privilégiés, se risquaient dans des zones extrêmes, les séjours touristiques à destination des zones arctiques se sont aujourd'hui démocratisés, rendant accessible l'impensable.


>Le front du glacier de Svéa au Svalbard - (C) CameraonBoard.Fr


Les zones arctiques sont longtemps restées le symbole de l'inconnu, de l'inaccessible, voire de l'invivable. Immenses déserts de glace, icebergs, phoques, ours polaires relevaient plus du documentaire et de l'imaginaire collectif que d'une éventuelle destination de vacances. Mais aujourd'hui, jouer les aventuriers de l'arctique est devenu accessible à presque tous, grâce notamment au développement d'agences de voyage spécialisées, qui organisent des treks au Svalbard.

>La vidéo CameraOnBoard de l'Expédition Arctique

Le Svalbard, c'est quoi, c'est où ?

Le Svalbard ("terre froide" en viking, ce qui est prometteur !) est un archipel de l'océan arctique, situé entre 74° et 81° de latitude nord, placé sous souveraineté norvégienne, mais considéré comme zone internationale démilitarisée. Des trois îles principales, seule celle du Spitzberg est habitée : deux villes uniques co-existent, Longyearbyen avec environ 1 600 habitants norvégiens, et Barentsburg, peuplée de 850 habitants russes. Leur principale activité se concentrait sur l'exploitation de mines de charbon, qui a laissé des traces et vestiges éloquents.

Aller au Svalbard
>Vol SAS à destination de Longyearbyen - (C) CameraOnBoard.Fr

Se rendre au Svalbard n'est pas le plus difficile. Les voyages s'effectuent principalement entre le 01 juillet et le 15 août, date à laquelle il recommence à neiger... Cette période est d'autant plus favorable qu'elle se situe pendant le dégel partiel de la terre et bénéfice du jour polaire, entraînant des températures très favorables comprises entre... 2°C et 5°C ! Des avions de la SAS, partant d'Oslo, desservent l'aéroport de Longyearbyen, avec une fréquence journalière. A la descente de l'avion, le dépaysement est déjà au rendez-vous : la plateforme aéroportuaire s'étend dans un fjord où dérive des icebergs, l'air est frais et vif, le ciel bas.

Longyearbyen, dernier contact avec la civilisation
A Longyearbyen, plusieurs types hébergements sont possibles, allant de l'hôtel (unique) à des chambres de gite, bien plus rustiques. Un unique centre commercial, une pizzeria, des magasins de matériel technique, une armurerie seront les derniers contacts avec la civilisation. Tout autour, à perte de vue, de hautes montagnes, noircies par leurs composants carbonifères, portent partout les traces de l'activité minière, aujourd'hui en grande partie abandonnée. Dans cette ville est également installé le Svalbard Global Seed Vault, une chambre froide internationale de conservation de graines vivrières, destinée à préserver la biodiversité.

Le début de l'aventure
>le brise glace à destination du Fjord de Svéa - (C) CameraOnBoard.Fr

Il existe deux façons de partir à l'aventure : le camp itinérant, qui s'accorde particulièrement bien avec un périple de plusieurs jours en kayak, ou le camp de base à partir duquel il est possible d'alterner virée an kayak, trek sur les moraines et marche sur glacier. Dans les deux cas, il sera nécessaire d'embarquer avec tout le matériel, kayak, nourriture, fusil pour les ours blancs et GPS de secours, sur un brise glace depuis Longyearbyen, pour rejoindre après une traversée de plusieurs heures, les rives d'un fjord.
Une fois débarqué sur une plage de fjord déserte, le sentiment d'abandon est immédiat : plus rien à l'horizon n'évoque une quelconque présence humaine. Côté terre, d'immenses glaciers sillonnent le paysage, véritables rivières glacées s'écoulant entre des moraines colossales hautes de plusieurs milliers de mètres. Les montagnes, découpées en dièdres, désignées sous le nom de "pyramides", reproduisent des motifs géométriques à perte de vue. Côté mer, les séracs des fronts de glaciers, longs de plusieurs kilomètres, se fracassent dans la mer, dans un bruit sourd et profond, accompagnés de vagues de fond.

Que voir au Svalbard ?
>icebergs et expédition kayak au Svalbard - (C) CameraOnBoard.Fr

Les expéditions en kayak permettent de découvrir les fjords, peuplés de phoques, de zigzaguer entre les icebergs avec précaution et prudence - ceux-ci pouvant brutalement se retourner par fonte, tels des culbutos de plusieurs centaines de mètres de longs - d'approcher les fronts de séracs, et parfois de croiser un ours blanc en chasse ou des baleines en ventilation de surface... Pour pratiquer le kayak, il sera par contre nécessaire d'enfiler une tenue étanche complète, qui vous sauvera la vie en cas de chute dans l'eau (espérance de vie limitée à 2 minutes en raison du froid...), ainsi que des manchons pour que la peau des mains ne gèle pas au contact de la rame.
>Traces de pattes d'ours sur les rives de Svéa - (C) CameraOnBoard.Fr

Les expéditions terrestres sont l'occasion de découvrir un territoire infini, qui se raccorde à la banquise et à la calotte glacière. Côté faune, rennes, renards arctiques, ours blancs se partagent la vedette avec des troupes d'oies sauvages, d'eiders, ou de sternes. L'ensemble, féérique, laisse des  souvenirs... indicibles !

Quelles précautions pour partir au Svalbard ?
>le glacier de Svéa vu d'une moraine - (C) CameraOnBoard.Fr

Bien entendu, il faut accepter une vie assez rustique pendant une dizaine de jours : la nourriture se limite à des plats déshydratés, pâtes et riz ; l'hébergement sous tente se fait dans le froid et l'humidité, en permanence, (2° à 5°C), ce qui se révèle assez éprouvant ; l'eau provient de marre de fonte de glaciers, traitées par des filtres céramiques et des pastilles anti-bactériennes, car les oiseaux s'y baignent ; la douche se prend dans l'eau de mer (2°C), et les toilettes... n'existent pas. La présence d'un guide est bien sûr essentielle et vitale. Ce dernier, armé d'un fusil et souvent équipé de chiens, sera d'ailleurs le meilleur allié et le dernier rempart contre l'attaque inopiné d'un ours blanc, qui se révèlerait fatale.

Quels impacts sur l'environnement ?

En bon citoyen du monde éco-responsable , il est bien sûr incontournable de ramener ses déchets, d'observer la vie sauvage avec précaution et bienveillance, et de ne pas générer de situations critiques (ranger les aliments dans des coffres  pour ne pas attirer d'ours, rester toujours prudents, groupés, être toujours en veille pour anticiper l'approche d'un prédateur). C'est à ce prix que ces contrées sauvages garderont leurs atouts et leur authenticité durablement.

Le coût ?
Comptez environ un peu plus de 2000€ pour un trek d'une dizaine de jours totalement encadré.