Ce responsable dans l'alimentaire annonce une très mauvaise nouvelle pour les prix et demande aux Français "un effort"

Ce responsable dans l'alimentaire annonce une très mauvaise nouvelle pour les prix et demande aux Français "un effort" L'inflation va-t-elle enfin se calmer en 2024, avec un retour aux prix d'avant ? Un spécialiste de l'alimentaire donne des chiffres inquiétants...

Les prix flambent depuis des mois dans les magasins et l'annonce d'une inflation plus supportable dès l'année prochaine, en particulier dans l'alimentaire, suscite l'espoir chez les consommateurs. Les responsables du secteur agroalimentaire français, de leur côté, sont plus prudents. Soupçonnés d'en profiter et sommés de réduire leurs marges jugées excessives, ils affirment qu'ils doivent au contraire les maintenir pour répondre aux défis environnementaux et économiques du secteur, face à la concurrence étrangère qui n'est pas toujours soumise aux mêmes règles.

Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), a récemment annoncé lors d'une conférence de presse que l'inflation des produits alimentaires serait comprise entre 2 et 4% en 2024, contre environ 20% sur les deux dernières années. Il attire néanmoins l'attention sur les défis auxquels le secteur doit faire face, notamment la transition écologique et la souveraineté alimentaire. Des défis qui demandent en effet de préserver les marges selon lui, pour lui permettre d'investir dans la décarbonation. Il estime que la réalisation des objectifs de réduction des émissions de CO2 (baisse de 40% entre 1990 et 2030 puis neutralité carbone en 2050) nécessitera des milliards d'euros d'investissement.

Mais un autre acteur a récemment donné un avis plus difficile encore à entendre pour les consommateurs. Philippe Sommer, directeur de la Coopération agricole de Nouvelle-Aquitaine, a récemment évoqué sur France Bleu une "baisse de l'inflation" en citant les chiffres de l'Insee qui montrent "qu'on était à un peu plus de 10% il y a un mois, et qu'on est passé à 8%". Mais il prévient : "on ne retrouvera jamais les prix d'avant" ! Et il justifie cette situation en évoquant l'augmentation significative de certains coûts, notamment dans les domaines de l'élevage, de la transformation et de la distribution, où les salaires et les tarifs de l'énergie restent élevés.

"Sur 10 euros de poulet, on a trois euros pour l'élevage, trois euros de transformation, quatre pour la distribution", selon lui. Dans ces deux derniers domaines, "les salaires ont pris 10% en un an et l'énergie est toujours assez chère", explique-t-il, ajoutant qu'"on ne descendra jamais au prix du poulet ukrainien".

Philippe Sommer invite même les Français à "faire un effort" en privilégiant les produits français et coopératifs, pour contribuer directement à la rémunération des agriculteurs. Les consommateurs, qui espèrent une baisse des prix après des mois d'inflation galopante, vont devoir se préparer à cette nouvelle réalité. Ils seront surtout confrontés à un dilemme : soutenir les efforts des producteurs locaux en acceptant des prix plus élevés, ou chercher des alternatives moins coûteuses qui pourraient ne pas répondre aux mêmes standards de qualité.