Bac de français 2013 : un scandale et des incertitudes
Cette année, le baccalauréat est ponctué par de nombreux scandales qui sèment trouble et incertitude auprès des élèves. A commencer par un oral de français particulièrement controversé. Une grille d'évaluation maquillée à suffit pour faire émerger une nouvelle polémique. L'académie fautive : celle d'Orléans-Tours. Les professeurs de la région auraient été encouragés à modifier le barème de l'oral de français, le faisant passer de 20 à 24 points, tout en conservant officiellement un total de vingt points pour l'épreuve.
Une tactique sournoise utilisée pour gonfler les résultats de l'académie, qui a terminé en 22e position au classement 2012 ? Grâce à une grille d'évaluation régionale habilement agencée sur 24 points remise à l'académie et une deuxième fiche dotée d'un barème sur 20 points destinée au ministère, les professeurs auraient tout simplement sur-noté les élèves. Un stratagème révélé par le syndicat Sud d' Indre-et-Loire le mercredi 19 juin et démenti par Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui explique que "dans toutes les académies, et c'est tout à fait normal, on s'interroge sur les critères de notation". Pour Emmanuelle Kraemer, secrétaire académique du SNES, un syndicat des enseignants, "il s'agit d'une logique managériale généralisée, poussée par l'obsession du classement".
Les professeurs dans le flou
Les réformes Darcos et Chatel sèment elles aussi le trouble au baccalauréat cette année. Mal renseignés, les fonctionnaires de l'Etat peinent à enseigner aux élèves. Ils témoignent de leur incapacité à terminer les programmes à temps et dénoncent une mauvaise organisation dans l'Education nationale. Avec de nouvelles épreuves au bac pour les filières générales, les professeurs s'enfonceraient dans le désordre occasionné par ces réformes. Par exemple, le bac Littéraire subit cette année une nouvelle épreuve de littérature étrangère, un coefficient transformé pour la spé math, l'épreuve d'art plastique devenue un oral... Des changements complexes et difficiles à mettre en œuvre dans cette séries comme dans les autres. Ces difficultés, Claire Krepper, du SE-UNSA, un autre syndicat des enseignants du premier et second degré, les justifie, "beaucoup d'enseignants sont dans le désarroi face à l'absence de cadrage pédagogique suffisant des épreuves". Les fonctionnaires dénoncent, avec cela, un manque de préparation des élèves : les sujets types bac se font rares.
La polémique des épreuves de langues
Nouvellement introduite au baccalauréat 2013, l'épreuve de compréhension en langue vivante en cours d'année scolaire suscite de nombreuses interrogations sur le thème des notes arbitraires au bac. Le principe : une épreuve de compréhension au cours de laquelle l'élève écoutera un texte puis en rédigera un compte rendu en français, suivi d'une épreuve d'expression orale. Les sujets seraient choisis par les professeurs pour leurs élèves et équivaudraient à la moitié de la note de langues vivante du baccalauréat. Cette introduction soudaine du contrôle continu a soulevé une vague de contestation de la part des syndicats, des élèves et même des professeurs. Pour Yvan Dementhon, président de l'UNL, une organisation lycéenne, "le bac n'a plus sa valeur nationale et anonyme". Une pétition réclamant une notation plus juste et adressée à Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, a même été rédigée sur internet.
EN VIDÉO - Le baccalauréat 2013 a démarré en trombe ce lundi. Des milliers de candidats s'apprêtent à affronter les nouvelles épreuves.