Pisa : pour la France, des résultats catastrophiques annoncés
Les résultats de l'enquête Pisa 2012, rendue publique ce mardi 3 décembre, sont clairement mauvais pour la France. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a déjà pu se procurer les résultats des tests et en parle de manière libérée : devant la commission élargie de l'Assemblée nationale, en octobre, il parlait de "catastrophe". Publiquement, sur le plateau du grand journal, le ministre a eu des mots explicites : "La France décroche totalement dans les performances de ses élèves. Sur dix ans, ça devient dramatique".
Devant les députés, Vincent Peillon anticipait les principales critiques de l'étude Pisa : "Le système scolaire marche pas mal pour beaucoup d'élèves. Mais il commence à très mal marcher pour une proportion de plus en plus importante d'élèves. Et c'est à ceux-là que nous devons nous adresser, parce que opposer la réussite des uns à celle des autres, c'est une erreur" avait-il estimé. Le ministre de l'Education a préféré prendre le devants pour évacuer d'office les principales critiques. Pour lui, les résultats Pisa 2012 mettent en perspective le mauvais travail des gouvernements précédents et n'entachent pas les réformes en cours.
Pisa c'est quoi exactement ?
L'étude Pisa (Programme for International Student Assessment) est réalisée tous les 3 ans par l'OCDE. Il s'agit d'une grande enquête soumises à des dizaines de milliers d'élèves dans 65 pays (5 000 en France). Le but de l'étude est de comparer et d'établir un classement des systèmes éducatifs à travers le monde, à partir de critères stricts et standardisés. Dans les grandes lignes, les enfants sont évalués sur leur compréhension de l'écrit, leur culture mathématique et scientifique, à partir de QCM et de questions ouvertes.
Très critiqués pour la méthodologie employée, les tests Pisa mettent malgré tout en lumière certaines lacunes du système éducatif français, comme le niveau inquiétant de stress des petits Français, ou l'inégalité qui se creuse entre les meilleurs et les plus mauvais élèves.
La France obtient régulièrement des résultats médiocres dans le classement Pisa. En 2009, elle ne faisait pas mieux qu'une 22e place derrière, entre autres, la Slovénie, l'Estonie, la Belgique, la Nouvelle-Zélande et le Liechtenstein.
EN VIDEO - Vincent Peillon a installé en octobre le Conseil supérieur des programmes pour engager une refonte des programmes scolaires dès 2014 :