Programmes scolaires : ce qui va changer en primaire et au collège

Programmes scolaires : ce qui va changer en primaire et au collège Le gouvernement prépare une réforme sur les programmes scolaires. Elle devrait bousculer la façon dont on apprend à l'école primaire et au collège.

C’est une petite révolution qui se prépare à l’école. La gauche va lancer une nouvelle réforme scolaire : celle des programmes. Elle est censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. C’est l’ex-ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, qui avait engagé ce chantier, en 2013. Il voulait que tous les savoirs de 6 à 16 ans soient repensés. Et c’est au conseil supérieur des programmes (CSP) qu’il avait confié cette mission. Un an et demi plus tard, l’instance rend ses conclusions. Le Monde a pu consulter le document remis à l’actuelle ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem. Premier constat : l’époque du sacro-saint programme d’une année, matière par matière, est révolue ; l’école va désormais fonctionner en termes de cycles d’une durée de trois ans. Le premier cycle va s’établir du CP au CE2, l’autre, à cheval entre l’école primaire et le collège, couvre le CM1, le CM2 et la 6e. Le dernier cycle va de la 5e à la 3e.

Comme l’explique Le Monde, qui cite le document du CSP, chaque cycle a un objectif fort. La maîtrise des langages, et surtout du français, est celui du premier cycle. Le cycle suivant, lui, doit permettre de "consolider les apprentissages fondamentaux" et "permettre une meilleure transition" entre le primaire et le collège. Enfin, durant le troisième cycle, les élèves doivent commencer à songer à leur projet d’orientation, tout en continuant à "construire leurs compétences". L’accent est mis sur la progression, sur un apprentissage étape par étape. Par exemple, en CP et CE1, on insistera sur l’oral concernant l’anglais, avant de passer à l’écrit en CE2. De même, en histoire-géographie, l’élève sera d’abord familiarisé avec son environnement immédiat (son école, son quartier), avant d’aborder des périodes et des milieux plus lointains. En maths, les exercices tenteront d’avoir, le plus souvent possible, une dimension ludique. La pratique régulière du calcul mental sera en outre favorisée, sans pour autant négliger la résolution de problèmes, qui donnent du sens aux mathématiques. Bref, une synthèse entre l’apprentissage traditionnelle, centré sur le par cœur, la répétition des exercices, et un apprentissage plus libéral, qui fait la part belle au plaisir et à la bienveillance

En fait, note Le Monde, le professeur va disposer de davantage de libertés dans l’élaboration de ses cours. Le but est aussi de les faire travailler collectivement, quitte à croiser des disciplines (au collège, en tout cas, les professeurs des écoles étant déjà par nature pluridisciplinaires). Le quotidien craint notamment la réaction de certains, qui vont affirmer que l’école pourrait ne plus être la même partout, étant donné la relative liberté laissée aux professeurs. D’autres pourraient pointer le fait que le collège est davantage rattaché à l’école primaire qu’auparavant, alors qu’il est censé préparer les élèves au lycée. 

En vidéo - La volonté de réformer les programmes divisent les enseignants. Exemple à Vence (Alpes-Maritimes).

"Réforme des programmes scolaires, les professeurs en ont "ras-le-bol""