Thalys : Ayoub El Khazzani n’avait pas parlé à son père depuis plus d’un an
[Mis à jour le 24 août 2015 à 12h25] Son père est incrédule, il n’arrive pas à croire qu’Ayoub El Khazzani, 25 ans, ait pu attaquer les passagers d’un train Tahlys Amsterdam-Paris avec une kalachnikov, vendredi. Il s’est confié au journal britannique The Telegraph depuis Algésiras où il habite, en Espagne. "Je ne sais pas à quoi il pensait", a d’emblée déclaré Mohamed El Khazzani. "Je ne lui ai pas parlé depuis plus d'un an". Il décrit ensuite son fils comme un "bon garçon, très travailleur". "Il ne parlait jamais de politique, juste de football et de pêche", a-t-il ajouté.
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Selon l’avocate d’Ayoub El Khazzani, le jeune homme a déclaré aux enquêteurs français qu’il avait trouvé une valise dans un jardin près de la gare de Bruxelles qui contenait la kalachnikov, un pistolet et un téléphone portable. Sans domicile fixe après s’être fait voler ses papiers, il avait l’habitude de dormir dans ce parc. Il aurait alors eu l’idée de se servir de ses armes pour détrousser les passagers du train Amsterdam-Paris. Son père semble très étonné par cette version des faits. "Voler dans le train ? C’est très étrange", a-t-il ainsi dit au Telegraph.
D’après Mohamed El Khazzani, c’est la société de télécommunication Lyca qui serait responsable de la transformation de son fils. Il raconte que six jeunes Marocains de Algeciras sont partis en France pour des contrats de six mois. Mais qu’ils auraient été mis à la porte après seulement un mois. "Donc maintenant il est en France, pas en Espagne. Qu’est-ce qu’il est supposé faire ? Qu’est-ce qu’il est supposé manger ?", questionne le père du suspect. "Ce sont des criminels dans cette entreprise, d’utiliser les gens comme ça".
Me Sophie David, avocate commise d’office, a pu s’entretenir une demi-heure avec Ayoub El Khazzani dans la nuit de vendredi à samedi. Elle confirme qu’"il n’a aucun contact avec des membres de sa famille". Elle le décrit comme quelqu’un de "squelettique", "qui ne mange pas à sa faim". Il lui aurait dit qu’il vivait "en Belgique, SDF". L’avocate rapporte que, lors de son audition, il n’a "rien fait transparaître d’un discours extrémiste" et a nié "tout activité cultuelle" et "tout projet terroriste".