Mort de Tahar Mejri : "Il était enfermé dans sa souffrance"
"C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès de Tahar Mejri 42 ans, papa de Kylan Mejri décédé le 14 juillet 2016. Toutes nos pensées, notre affection et notre soutien à sa compagne Rachel qui malgré tout son amour n'a pas réussi à le sortir de son indicible souffrance", écrit la page Facebook Mémorial des Anges ce vendredi 14 juin. Le visage de Tahar Mejri était familier des Français après l'attentat de Nice le 14 juillet 2016. Après la mort de sa femme, il avait entrepris de longues recherches dans les hôpitaux, les commissariats, mais aussi sur les réseaux sociaux pour retrouver son fils. Avant d'apprendre le décès de celui-ci, dans une séquence déchirante diffusée par les médias.
Il semble que le père de famille n'a jamais pu se remettre de la mort son fils Kylan, 4 ans, et de celle de sa femme Olfa, décédée devant lui sur la Promenade des Anglais. "Victime de grandes souffrances, il était à la fois très touchant et reconnaissant du travail effectué pour la mémoire" a déclaré la présidente de l'association Mémorial des Anges auprès de Nice Matin. Malgré le soutien de sa nouvelle compagne, Tahar Mejri ne s'est jamais remis de la perte de ses proches. "Il n'allait pas bien. J'ai tout fait pour apaiser ses souffrances. Je n'ai pas réussi..." a expliqué cette dernière au journal local. Avant d'ajouter "la semaine dernière, il m'a dit: "Rachel, j'ai fait un rêve. Olfa m'a téléphoné. Elle dit que Kylan pleure son papa, qu'elle ne peut plus le tenir. Qu’il faut que je vienne"".
L'avocate de Tahar Mejri, Me Cathy Guittard a déclaré quant à elle à Nice Matin qu'il "était en permanence avec Kylan, enfermé dans sa souffrance". "Un papa lié à jamais à son fils, qui voulait des réponses à ses questions" a-t-elle ajouté. L'homme s'était en effet constitué partie civile dans les deux enquêtes autour de l'attentat de Nice, et ne supportait apparemment pas la lenteur des procédures. Cette mort émouvante pose la question du suivi des victimes dans les cas d'attentat. "La prise en charge des victimes montre ses limites face à la souffrance humaine. Les dégâts peuvent survenir longtemps, très longtemps après..." a estimé Anne Murris, dont la fille fait aussi partie des 86 victimes de l'attentat, sur BFMTV. Si plusieurs proches pensent à un suicide, une enquête a été ouverte pour déterminer plus précisément les circonstances de la mort de Tahar Mejri.