DIRECT. Affaire Victorine : on en sait plus sur Ludovic Bertin, mais des zones d'ombre demeurent

DIRECT. Affaire Victorine : on en sait plus sur Ludovic Bertin, mais des zones d'ombre demeurent

VICTORINE. L'affaire de la mort de Victorine Dartois a grandement évolué ces dernières heures, à mesure que le profil du principal suspect, Ludovic Bertin, s'affine. Ses déclarations sont encore sujettes aux zones d'ombre.

L'essentiel
  • Ludovic Bertin a été déféré devant un juge avant d'être mis en examen pour "enlèvement, séquestration et meurtre précédé d'une tentative de viol". Le suspect avait été interpellé mardi 13 octobre par les forces de l'ordre, puis a été placé en garde à vue. Il a avoué le meurtre de Victorine, mais dément toute accusation d'agression sexuelle. 
  • Le récit du suspect, rendu public par le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, indique qu'il aurait croisé Victorine alors que la jeune femme rentrait à son domicile. Suite à une bousculade involontaire et une dispute, Ludovic Bertin se serait mis en colère. Dans sa furie, il aurait attaqué physiquement l'étudiante en BTS. "Il aurait alors très rapidement paniqué et l'aurait saisie à deux reprises par le cou en le serrant très fort". Le suspect aurait ensuite déposé le corps inanimé dans un ruisseau peu accessible, à proximité de leur lieu de rencontre. L'homme de 25 ans dément les accusations d'agression sexuelle. La version du suspect laisse planer des doutes pour les enquêteurs et les magistrats.
  • Le profil de Ludovic Bertin s'est affiné. Il s'agit d'un homme de 25 ans, marié depuis trois ans, père d'un enfant de six mois. Il était à la tête d'une petite société de transport, a confirmé le procureur de la République. L'homme était par ailleurs domicilié dans le quartier où réside également la famille Dartois, le quartier des Fougères de Villefontaine. Pour autant, le jeune homme ne faisait pas partie de l'entourage de Victorine, selon l'avocate de la famille. Selon les informations du Parisien, l'homme est connu de la justice pour des "affaires de stupéfiants". Une source proche de l'enquête le décrit comme "un petit délinquant local". Une connaissance du mis en cause a évoqué auprès du journal un "garçon normal, même s'il avait pas mal changé depuis un peu plus d'un an en raison de sa consommation de stupéfiants". Une voisine du suspect a confié ce jeudi au Dauphiné Libéré : "Jamais je n'aurais pensé que c'était lui. Il était très gentil, il était très aimable. [...] C'est le choc, j'habite en face de quelqu'un qui tue, j'ai des frissons".
Les dernières infos en direct

18:05 - Les vidéos de l'un des grands frères du suspect sont troublantes

[FIN DU DIRECT] L'un des grands frères du suspect a attiré l'attention des enquêteurs et des magistrats suite à la publication de vidéos dérangeantes, selon Le Dauphiné Libéré. Le quotidien régional précise que ce dernier est un trentenaire qui a créé une web série sur YouTube avec des dessins. Plusieurs personnages en sont issus. La dernière vidéo de la chaîne a été publiée le 4 octobre, avant d'être retirée la nuit dernière. Une jeune femme blonde apparaît dans celle-ci, faisant allusion à Victorine, et rencontre un homme. Ce dernier lui demande de se déshabiller d'après Le Dauphiné Libéré. Une autre vidéo troublante de 2018 mettant en scène le viol collectif d'une jeune femme droguée et séquestrée a aussi été relevée.

17:17 - Des indices graves ou concordants d'une agression sexuelle

Si les juges d'instruction ont mis en examen le prévenu, Ludovic Bertin pour "meurtre précédé de tentative de viol", c'est qu'il dispose, d'"indices graves ou concordants" d'agression sexuelle. Le procureur de République de Grenoble a indiqué que pour l'heure, pour que l'enquête avance sereinement, les enquêteurs et les juges ne souhaitaient pas s'exprimer davantage sur les éléments dont ils disposent, qui ont conduit à cette mise en examen pour ce motif supplétif.

15:47 - Un témoignage crucial

Ludovic Bertin a été arrêté mardi 13 octobre. "Cette interpellation a été rendue possible après le témoignage d'un proche qui avait recueilli des confidences sur le meurtre de la part du suspect" a déclaré le procureur adjoint Boris Duffau au cours de la conférence de presse. Selon les informations du Parisien, un sous-officier de la compagnie de Bourgoin-Jallieu a pris connaissance par un ami du suspect que celui-ci s'était confié sur son implication dans la mort de Victorine.

15:12 - Des proches du suspect ont vidé son appartement

Des proches du suspect, interpellé mardi 13 octobre à 15h20 sur une aire d'autoroute de Saint-Quentin-Fallavier, dans le nord de l'Isère, se seraient rendus à son appartement pour le vider. Ils ont été aperçus en train de charger des valises et des grands sacs dans une camionnette selon Le Dauphiné Libéré.

14:36 - "On ne pourra pas respirer tant qu'on n'aura pas eu le fin mot de l'histoire"

L'arrestation de Ludovic Bertin "n'est pas tout à fait un soulagement" pour une adolescente de 16 ans de Villefontaine : "on ne sait pas ce qui est vraiment arrivé ou s'il était seul pour faire ça. On ne pourra pas respirer tant qu'on n'aura pas eu le fin mot de l'histoire".

13:56 - Ludovic Bertin "avait tout pour réussir" selon une de ses proches

Les témoignages sur le suspect se multiplient depuis son interpellation mardi 13 octobre dans l'après-midi. Pour une proche de ce dernier, "il était heureux d'avoir eu un bébé, de devenir papa à son tour. Et sa petite entreprise de livraison, créée il y a près d'un an, prospérait plutôt bien". Elle ajoute au Dauphiné Libéré qu'"il avait tout pour réussir, et [essayait] de tourner la page de son passé de petit caïd de quartier".

13:27 - Le deuil peut commencer pour les parents de Victorine

À l'issue de la conférence de presse du procureur de Grenoble sur l'enquête concernant la mort de Victorine, l'avocate de la famille Maitre Kelly Monteiro s'est exprimée. Elle a assuré qu'après les aveux de Ludovic Bertin, "la phase de deuil va pouvoir commencer" pour les parents de la jeune femme décédée. "Ils pourront maintenant poser un nom sur le meurtrier de leur fille" a ajouté l'avocate.

12:58 - Une grande manifestation de soutien en France

La famille Dartois est soutenue dans cette épreuve par de nombreux Français, résidant aux quatre coins du pays. Lors des funérailles de Victorine, près d'un millier de personnes avaient fait le déplacement. 5 800 personnes avaient également participé à la marche blanche dimanche 4 octobre. Des fleurs, dessins et peluches avaient été déposés ce même jour à Villefontaine, en nombre. Maitre Kelly Monteiro avait affirmé que les fleurs reçues par les pompes funèbres représentaient "l'équivalent de quatre fourgons mortuaires". L'avocate de la famille Dartois avait ajouté que les envois étaient en provenance de toute la France. Les dons continuent d'affluer sur les cagnottes. "Je ne trouve même pas les mots. Colère, incompréhension, injustice............ Loin de vous, mais aussi près de vous" déclare une personne qui a fait un don anonyme. L'un des dons culmine à 3000 euros.

12:32 - Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité

Conformément aux réquisitions du parquet, Ludovic Bertin a été placé en détention provisoire hier soir. Le procureur de la République de Grenoble a rappelé que "jusqu'à sa condamnation, il reste présumé innocent". Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour les faits qui lui sont reprochés.

11:52 - Le suspect semble avoir "agi seul"

Le procureur a précisé lors de la conférence de presse qu'"à ce stade, [ils] consid[èrent] que le mis en examen a agi seul". Le magistrat n'a pas indiqué si Ludovic Bertin était sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants au moment des faits.

11:31 - Le "mobile sexuel" est "l'intime conviction" de la famille de Victorine

Le mobile du crime n'est toujours pas déterminé par les enquêteurs. Ludovic Bertin "nie tout mobile sexuel". Le parquet n'est "pas satisfait de ces déclarations qui ne convainquent pas et a pris jeudi un réquisitoire supplétif" pour tentative de viol. Trois juges d'instruction suivent le dossier. Ce motif demeure être "l'intime conviction de la famille Dartois depuis le début de l'affaire" a déclaré leur avocate au micro de BFMTV.

11:20 - La version du suspect ne convainc pas les Dartois

Le récit de Ludovic Bertin ne convainc pas la famille Dartois et son avocate Maitre Kelly Monteiro. "Ce qui nous laisse perplexe, c'est cette rencontre au détour d'une bousculade qui aurait mal tourné. Quand on connaît Victorine, une jeune fille, décrite comme très gentille, qui n'est pas dans l'agressivité, ni la violence, on imagine mal qu'à partir d'une simple bousculade, cela dégénère de la sorte et qu'elle puisse s'emporter à tel point que quelqu'un l'étrangle" a précisé l'avocate des Dartois.

En savoir plus

Que sait-on de Ludovic Bertin, le suspect ?

Un homme âge de 25 ans a été interpellé mardi 13 octobre, à son domicile, pas le GIGN. Le jeune homme, appelé Ludovic B. selon Le Parisien, a été placé en garde à vue, a fait savoir le procureur adjoint de Grenoble. Selon les informations de BFMTV, il aurait reconnu être impliqué dans la mort de Victorine. Toujours selon la chaîne d'information en continu, le suspect serait un "père de famille", un profil qui peut paraître étonnant dans ce genre d'affaires. Selon Le Dauphiné Libéré, le suspect est domicilié dans le même quartier que celui où vit la famille Dartois. Selon les informations du Parisien, c'est un témoignage qui aurait accéléré l'enquête : le suspect aurait été aperçu sur les lieux du drame le soir de la disparition de Victorine. Les gendarmes ont saisi sa voiture et de nombreux effets personnels lui appartenant.

Disparition de Victorine

Victorine Dartois, une lycéenne de 18 ans manifestement sans histoire, a disparu samedi 26 septembre, à Villefontaine, en Isère, vers 19h. La jeune femme avait quitté son domicile pour faire quelques courses et comptait rejoindre sa sœur en fin d'après-midi. Les éléments sur sa disparition sont minces. "Elle avait pris un premier bus jusqu'au rond-point situé près du stade. À cet endroit, elle a raté un second bus pour remonter chez elle, dans le quartier des Fougères, sur les hauteurs de Villefontaine", a raconté sa mère au Parisien. "Elle a appelé sa sœur Perrine pour lui dire qu'elle irait avec elle à la foire de Bourgoin-Jallieu, qu'elle remontait à pied, qu'elle en avait à peine pour un quart d'heure. Elle a l'habitude de ce chemin. Mais elle n'est jamais arrivée", a-t-elle ajouté. Lors de son dernier coup de téléphone, Victorine avait confié à sa famille qu'elle n'avait presque plus de batterie. "Il n’y avait pas de malaise ; elle n’avait pas eu de problème dans sa journée. Ça ne ressemble pas à une fugue", a fait savoir la procureure de la République en relayant les premiers éléments de l'enquête à la presse. La famille a donné l'alerte à la police vers 21h30. 

Le corps retrouvé dans un ruisseau de Villefontaine, dans l'Isère

La procureure de la République de Vienne, Audrey Quey, a fait savoir lors d’une conférence de presse lundi 28 septembre que le corps de Victorine avait été retrouvé "immergé dans un ruisseau", sur la commune de Villefontaine, située à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Le corps a été découvert dans une zone boisée, près d'un stade où Victorine aurait passé son dernier appel téléphonique. L'enquête en cours a été ouverte sous les qualifications pénales "d’enlèvement, séquestration et meurtre". Le rapport d'autopsie effectué début octobre avait révélé "une mort par noyade avec intervention d'un tiers en raison de multiples ecchymoses internes retrouvées sur le corps de la victime". L'hypothèse d'une agression sexuelle n'est pas écarté

Qui était Victorine Dartois ?

La jeune femme, dont le corps a été retrouvé à Villefontaine, n'était âgée que de 18 ans. Elle était étudiante en BTS au lycée Condorcet de Saint-Priest. Le Parisien rapporte que la mère de Victorine Dartois, quelques temps avant la découverte de la dépouille, décrivait sa fille comme "gentille, joyeuse, agréable, très appréciée par tout le monde et qui n'a jamais eu de soucis avec personne". "Victorine était timide, réservée, méfiante avec les gens qu'elle ne connaissait pas. Elle ne serait jamais montée en voiture avec n'importe qui", ajoutait son père. Sa sœur Romane a publié un message sur les réseaux sociaux pour partager sa peine et décrire "une jeune femme extraordinaire, une sœur plus qu’exemplaire, à l’écoute et toujours souriante". Interrogés par RMC, des amies confiaient mardi 29 septembre que la jeune femme était de tempérament prudent et introverti. "Elle était très craintive elle avait toujours peur de se faire draguer dans la rue par des garçons ou se faire arrêter par une voiture", ont-elles indiqué. Le père de Victorine a fait savoir aux enquêteurs qu'elle n'avait pas de petit ami.

Un appel à témoins toujours actif

Les enquêteurs de la gendarmerie de l'Isère ont mis en ligne sur les réseaux sociaux un appel à témoins, avec un numéro de téléphone mis à la disposition de ceux qui auraient des éléments d'information à communiquer. Malgré l'interpellation d'un suspect, il est toujours actif.