Incendie dans l'Hérault : le pompier pyromane mis en examen, qui est-il ?

Incendie dans l'Hérault : le pompier pyromane mis en examen, qui est-il ? INCENDIE HERAULT. Le pompier volontaire interpellé dans l'enquête sur l'origine des incendies en Hérault a avoué avoir déclenché plusieurs départs de feu. Il a été mis en examen ce 29 juillet alors que le parquet doit ouvrir une information judiciaire.

[Mis à jour le 29 juillet 2022 à 8h20] Après 48 heures de garde à vue, le pompier volontaire a reconnu être responsable de plusieurs départs de feu à l'origine des incendies dans l'Hérault le 26 juillet. L'homme de 37 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire, il doit être présenté à un juge d'instruction ce vendredi 29 juillet annonçait hier le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent. Le pyromane a avoué avoir déclenché plusieurs feux dans le département ces trois dernières années dont huit depuis mai 2022. S'il est l'auteur des quatre incendies lancés cette semaine près de la commune de Saint-Jean-de-la-Blaquière, il n'est apparemment pas impliqué dans ceux de Gignac selon une information rapportée par BFMTV.

Après ses aveux, le mis en cause a été suspendu à titre conservatoire par les pompiers de l'Hérault, le SDIS 34 s'étant désolidarisé du pompier volontaire. L'homme exerce depuis plus de vingt ans comme sapeur-forestier, type de pompier en charge de la prévention et de la réduction des feux de forêt. Il est aussi un élu du conseil municipal de Saint-Jean-de-la-Blaquière. Le maire de la commune, Bernard Jahnich, a confié dans une interview pour Midi Libre, jeudi 28 juillet, qu'il était "soulagé" de cette arrestation. Selon lui, l'auteur des feux est quelqu'un de "discret" et qui "n'était pas soupçonnable". Le pompier volontaire avait réussi à cacher sa pyromanie qu'il justifie par la volonté de s'extraire d'un "cadre familial oppressant" mais surtout par l'"excitation que les interventions provoquaient chez lui" et un besoin de "reconnaissance sociale". "C'est un sapeur-pompier volontaire qui a trahi sa corporation", a ajouté le maire Bernard Jahnich tout en félicitant les 3 500 sapeurs-pompiers du département pour leur travail.

Le feu fixé dans l'Hérault, près de Montpellier

Cette information survient alors que 650 pompiers sont parvenus à fixer l'incendie qui sévit près de Montpellier depuis mardi 26 juillet. Les flammes ne progressent plus. Un premier soulagement pour les pompiers qui craignaient une reprise de l'avancée du feu compte tenu du vent qui soufflait autour de 50 km/h mercredi dans le secteur. Cependant, le feu n'est pas encore éteint et peut à tout moment repartir, alors qu'il a déjà brûlé 800 hectares de végétation à travers les communes de Saint-Bauzille-de-la-Sylve, Gignac et Aumelas, près d'une portion de l'autoroute.

Dans l'Hérault, un incendie conséquence de deux départs de feux

L'incendie qui touche une partie de l'Hérault est le résultat de deux départs de feux simultanés, mardi 26 juillet 2022. Les sapeurs-pompiers de l'Hérault sont intervenus au cours de la matinée sur deux départs de feux distincts d'1,5 km situés sur les communes de Saint-Bauzille-de-la-Sylve, de Gignac et d'Aumelas, a indiqué la préfecture de l'Hérault, avant que les deux feux ne se réunissent. Ils auraient tous deux démarré entre 9h30 et 9h35.

Carte de l'incendie dans l'Hérault

Les deux incendies qui se sont initialement déclarés indépendamment sont situés à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier, au sud d'une portion de l'autoroute A750. Ils sévissent actuellement sur le plateau d'Aumelas. La préfecture indique que le feu est fixé, mais que les pompiers restent mobilisés pour éviter toute reprise de feu.

© Firemps

Quel est le bilan de l'incendie dans l'Hérault ?

Comme en Gironde ou encore en Bretagne, l'incendie dans l'Hérault n'a, fort heureusement, pas fait de dégâts humains. Aucun blessé n'est à déplorer, seule de la végétation brûle. Plus de 1000 hectares sont déjà partis en fumée. Par ailleurs, aucun dégât sur les bâtiments n'a été constaté, comme l'a indiqué le commandant des opérations de secours, le colonel Sylvain Besson. 280 habitants d'Aumelas avaient été évacués à titre préventif mardi dans la journée. Ils avaient pu regagner leur domicile au cours de la nuit.

Quelle est l'origine de l'incendie dans l'Hérault ?

La piste criminelle a tout de suite été envisagée dans cet incendie, tandis qu'une enquête a été ouverte pour "incendies volontaires", avant de mener à l'interpellation du suspect, mercredi 27 juillet. L'homme, un pompier volontaire de 37 ans, a reconnu lors de sa garde à vue, jeudi 28 juillet, qu'il était responsable de plusieurs départs de feux dans le département. Le procureur de la République de Montpellier rapporte que sa voiture avait été aperçue à Saint-Privat le 26 mai 2022, où trois départs de feu étaient constatés. Il a également avoué avoir déclenché les incendies du 21 et du 26 juillet 2022 à Saint-Jean-de-la-Blaquière.

Sapeur forestier depuis vingt ans, le suspect était motivé par "l'adrénaline" que lui causait les incendies. Selon le procureur, il aurait voulu "s'extraire d'un cadre familial oppressant" et est à la recherche de "reconnaissance sociale". Le parquet a demandé son placement en détention provisoire et l'ouverture d'une information judiciaire pour "destructions de forêts, landes, maquis ou plantations d'autrui intervenues dans des conditions de nature à exposer des personnes à un dommage corporel". Ces faits peuvent être punis de 15 ans de prison et de 150 000 euros d'amende.

Qui est le pompier pyromane responsable des incendies dans l'Hérault ?

Son nom n'a pas été communiqué mais c'est bien un pompier volontaire du SDIS 34 qui a allumé plusieurs feux dans l'Hérault le 26 juillet 2022. L'homme est aussi responsable d'incendies plus anciens remontant pour certains à 2019. Le pyromane de 37 ans habite la commune de Saint-Jean-de-la-Blaquière et "connaissait bien le terrain" selon le maire pour avoir travaillé pendant vingt ans comme sapeur-pompier volontaire, notamment en tant que sapeur-forestier c'est à dire spécialiste des feux de forêt. Il était aussi un élu du conseil municipal.

Le pompier pyromane parlait de son métier avec passion et postait sur ses réseaux des photos d'incendies sur lesquels il intervenait. BFMTV rapporte que lors d'une interview donnée au Journal Toulousain en 2021, l'homme avait déclaré : "Lorsque l'on est appelé sur un départ de feu, il y a la peur, bien-sûr, mais nous sommes surtout guidés par l'adrénaline et l'envie de sauver notre nature".