14 juillet : moins de violences que prévu, le bilan du week-end

14 juillet : moins de violences que prévu, le bilan du week-end Le week-end 14-Juillet 2023 a été plus calme que prévu. Les autorités redoutaient le retour des violences dans un contexte social brûlant, mais selon le bilan du ministère les débordements étaient moins nombreux que l'année dernière.

Alors que le gouvernement redoutait des violences lors du week-end du 14-Juillet, la soirée de la Fête nationale a été "plus calme que l'année précédente", selon le ministère de l'Intérieur. Et ce calme s'est imposé tout au long du week-end, à quelques exceptions près. Un cas de figure qui était inespéré après les émeutes observées lors de la dernière semaine de juin, à la suite de la mort de Nahel.

Retombée des tensions ou dissuasion efficace liée au dispositif de sécurité ? Quelle qu'en soit la raison, le résultat a satisfait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, autant que le président de la République. Emmanuel Macron a d'ailleurs félicité son gouvernement rappelant que "le calme a régné ce qui était l'objectif. Les 13 et 14 juillet ont été plus calmes que l'an passé", sans chiffre à l'appui. Le seul bilan chiffré partagé est celui de la nuit de jeudi à vendredi durant laquelle 97 interpellations ont été réalisées en France selon le ministère, dont 65 en Ile-de-France, un chiffre en baisse de 78% par rapport au 13 juillet 2022, note Le Parisien.

Les 13 et 14-Juillet calmes, le week-end aussi

Le renseignement craignait que les soirées des 13 et 14-Juillet soient parasitées par de violences et des émeutes semblables à celles vues dans les premiers jours du mois. En prévision, un important dispositif de sécurité était déployé et "beaucoup de contrôles ont été opérés par les forces de l'ordre, partout en France", a fait savoir la Place Beauvau. Ces opérations ont conduit à quelques interpellations et ont a priori suffi à maintenir le calme dans les rues de France en marge des festivités. Le ministère de l'Intérieur a d'ailleurs salué l'engagement des forces de l'ordre, grâce à qui "les fêtes populaires ont pu se dérouler normalement" sur tout le territoire.

Le dispositif a été reconduit lors de la soirée du 14-Juillet et le reste du long week-end a également été sous haute surveillance. Finalement, les célébrations de la Fête nationale habituellement marquées par les violences et débordements et encore plus sous tensions que les années précédentes ont vu les débordements diminuer. Selon le bilan du ministère, 218 véhicules ont été incendiés contre 326 l'année dernière, et 23 tirs d'artifices ont été lancés contre des policiers, contre 180 l'année dernière dans la nuit de jeudi à vendredi.

Quel était le dispositif de sécurité pour le 14-Juillet ?

Quelque 130 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés sur le week-end, dont 45 000 (10 000 à Paris) chaque soir des 13 et 14 juillet dans l'objectif d'éviter le grand retour des violences urbaines. La stratégie employée reprenait le "même modus operandi que lors des émeutes". Le Raid, le GIGN, la BRI, mais aussi des blindés de la gendarmerie ou encore des hélicoptères étaient déployés et répartis sur le territoire dans les zones les plus sensibles, traduction de l'ampleur des violences qui étaient attendues. Ces forces d'élite "ont fait la preuve de leur efficacité" lors des précédentes émeutes" et "ont aussi un effet dissuasif" expliquait le directeur générale de la police nationale, Frédéric Veaux, en amont du 14-Juillet.

C'est en Ile-de-France, dans le Nord, en région lyonnaise et dans plusieurs quartiers sensibles de provinces que les débordements étaient le plus redoutés par les services de renseignement. Une réponse sécuritaire plus importante était donc en place dans ces lieux : à Paris, des drones renforçaient les équipes dans le secteur de la tour Eiffel, à Lyon, une compagnie spécialisée dans les violences urbaines, appelée CRS 8, était présente en renfort. Les autorités redoutaient notamment des "dégradations et incendies de biens publics", des "prises à partie massives et organisées des forces de l'ordre" et un "usage massif de mortiers d'artifice".

Les membres de forces de l'ordre n'étaient pas les seuls sur le pont. 34 000 sapeurs-pompiers étaient réquisitionnés pour l'occasion en journée, tandis que 40 000 d'entre eux étaient mobilisés lors des nuits (garde ou astreinte).

Les feux d'artifice interdits à la vente pour le 14-Juillet

En amont de la Fête nationale, la Première ministre avait interdit, via un décret, "la vente, le port, le transport et l'utilisation" de mortiers d'artifice durant ce week-end. Si les professionnels habilités et les communes organisatrices de feux d'artifice n'étaient pas concernés par ce texte pour pouvoir organiser les festivités et spectacles pyrotechniques, tous les particuliers l'étaient.

Habituellement accessibles en vente libre, les feux d'artifice ont été régulièrement détournés de leur usage traditionnel pour repousser les forces de l'ordre lors des récents troubles. Et les saisies de ces feux d'artifice se sont multipliées depuis la semaine d'émeutes en juin. Gérald Darmanin s'était félicité du bilan de "150 000" mortiers saisis les jours précédant le 14-Juillet.