Un proviseur menacé de mort à cause de l'interdiction de l'abaya à l'école, le père d'une lycéenne bientôt jugé

Un proviseur menacé de mort à cause de l'interdiction de l'abaya à l'école, le père d'une lycéenne bientôt jugé Un lycée a refusé l'accès à une jeune femme qui portait l'abaya. Jeudi, son père a téléphoné à l'établissement, proférant des menaces de mort envers le proviseur. Il a été placé en garde à vue.

[Mis à jour le 8 septembre 2023 à 20h49] Malgré la validation de l'interdiction des abayas à l'école par le Conseil d'État, la mesure reste très contestée. À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), le père d'une lycéenne a été placé en garde à vue, après avoir menacé de mort le proviseur d'un établissement. Sa fille s'était vu refuser l'entrée au lycée à deux reprises. L'une des mesures phares du nouveau ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, pour cette rentrée 2023 n'avait pas fait de remous dans la ville jusque-là. Un climat "paisible", explique le proviseur de l'établissement au journal local La Montagne. Mais qui n'a pas duré. L'entrée du lycée a de nouveau été refusée à cette élève, venue habillée en abaya. 

Ce jeudi, le père de la jeune fille empêchée d'entrer dans son lycée pour sa tenue, a téléphoné à l'établissement scolaire. Alors qu'il avait déjà eu un rendez-vous avec le proviseur en début de semaine, l'homme aurait cette fois menacé de mort le dirigeant de l'établissement auprès d'un agent, puis d'un CPE. Des menaces prises très au sérieux. Gabriel Attal dénonce "des menaces de mort extrêmement choquantes" et exprime "tout son soutien" au proviseur. L'Education nationale a annoncé le dépôt d'une plainte. 

Des menaces d'égorgement ?

D'après une source judiciaire à BFMTV, l'homme de 44 ans inconnu de la police et de la justice aurait proféré des menaces d'égorgement à l'encontre du proviseur. Le présumé coupable n'a néanmoins pas admis avoir tenu ces propos. D'après BFMTV, il "regrette de s'être emporté" et "affirme que la garde à vue l'a fait réfléchir". En attendant d'être jugé par le tribunal correctionnel fin octobre, il est placé sous contrôle judiciaire et encourt cinq ans de prison pour "menaces de mort".

Le proviseur menacé soutenu par l'Education nationale

C'est pour appliquer les directives nationales qui interdisent le port de l'abaya à l'école que l'établissement clermontois Ambroise-Brugière a refusé de laisser entrer la lycéenne. Et le proviseur menacé a reçu le soutien du rectorat de l'académie de Clermont-Ferrand, mais aussi celui du ministre de l'Éducation Gabriel Attal, lequel lui aurait téléphone jeudi après-midi. L'Education nationale a d'ailleurs déposé plainte. Le ministre pourrait s'exprimer sur cette affaire dans le cadre d'un déplacement ce vendredi dans le Rhône, d'après France Bleu Pays d'Auvergne.

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes s'est également exprimé et apporté son soutien au proviseur de lycée. Il s'est dit "engagé pour que la décision de l'interdiction de l'abaya soit appliquée" et a insisté sur "l'intérêt des équipes de sécurité que nous avons créées pour cette rentrée. Nous allons en déployer une sur le lycée Brugière, afin d'apporter de l'apaisement et de la sécurité."