Une femme juive poignardée à Lyon : un acte antisémite avéré ?

Une femme juive poignardée à Lyon : un acte antisémite avéré ? Une femme de confession juive a été attaquée au couteau à son domicile, à Lyon, samedi 4 novembre. Le parquet envisage un "possible mobile antisémite", mais les enquêteurs s'intéressent à d'autres pistes qui ne peuvent pas être exclues.

Une femme de confession juive a été poignardée chez elle, à Lyon, samedi 4 novembre. L'a-t-elle été du fait de sa religion ? C'est une possibilité, mais l'enquête n'a pas encore tranché. Le pronostic vital de la victime n'a pas été engagé et cette dernière a pu être entendue par la police avant de rentrer chez elle le dimanche 5 novembre.

Selon son témoignage, un homme aurait sonné à la porte de son appartement, situé dans le 3e arrondissement de Lyon, samedi en début d'après-midi. "La personne a ouvert et l'assaillant lui a simplement dit bonjour pour pouvoir l'attaquer à deux reprises avec un couteau", a expliqué l'avocat de la victime sur BFMTV. L'individu, qui a pris la fuite immédiatement après l'agression, est toujours recherché. Selon Lyon Mag et Le Parisien, l'arme blanche a été retrouvée sur les lieux et elle est en cours d'analyse par les enquêteurs.

D'autres pistes que celle de l'acte antisémite

La piste d'une attaque antisémite a été envisagée du fait de la multiplication des actes visant la communauté juive ces derniers jours - 1 040 actes antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le Hamas a indiqué Gérald Darmanin le 5 novembre. Mais selon le compte rendu du médecin qui a examiné la femme poignardée, rendu dimanche, aucune explication n'est privilégiée à une autre. Si l'intervention d'un tiers comme évoquée par la victime est possible, le médecin n'exclut pas une possible automutilation du fait de la proximité des deux coups de couteau.

Les enquêteurs ne semblent pas non plus privilégier une hypothèse à une autre. Ils envisagent un "mobile antisémite", mais ils s'intéressent également à l'ex-mari de la victime. Le couple qui est en cours de séparation aurait des relations conflictuelles. L'homme a été entendu comme témoin par les enquêteurs le dimanche 5 novembre.

Une croix gammée sur la porte de son domicile

L'élément troublant qui a suggéré la piste de l'acte antisémite est la découverte d'une croix gammée dessinée sur la porte de l'appartement de la victime. Une mezouzah, objet de culte traditionnellement fixé au chambranle d'une porte dans les foyers de confession juive, était accrochée à l'entrée de son domicile.

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête en évoquant un "possible mobile antisémite". La police judiciaire, en collaboration avec la sûreté départementale, a été saisie pour mener les investigations. Cet acte suscite une inquiétude palpable au sein de la communauté juive et soulève la question de la montée des actes antisémites en France, dans un contexte de tensions au Moyen Orient. Toutefois, sans témoignages directs ou aveux de l'agresseur, la qualification antisémite de l'agression reste à être confirmée par l'enquête en cours.