Mort de Fayed à Nîmes : neuf hommes mis en examen

Mort de Fayed à Nîmes : neuf hommes mis en examen Après la mort de Fayed, 10 ans, en août à Nîmes, neuf hommes, dont un mineur de 17 ans, ont été mises en examen, samedi 18 novembre.

Près de trois mois après la mort de Fayed âgé de  10 ans à Nîmes, neuf personnes ont été mises en examen, samedi 18 novembre, notamment pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs, selon le procureur de la République de Marseille. Parmi eux, un mineur, âgé de 17 ans, a été placé sous contrôle judiciaire. La moyenne d'âge du groupe est de 21 ans, le plus vieux est âgé de 30 ans. Sept d'entre eux sont déjà connus des services de police et sont originaires de Nîmes, Marseille et Paris. C'est "un élément important pour montrer la circulation des jobers (NDLR : les petites mains) et des personnes qui vont commettre des narchomicides", analyse Nicolas Bessone, procureur de Marseille. Seul l'un d'entre eux reconnaît avoir participé aux faits. Mais le magistrat rappelle que l'enquête s'appuie sur "des éléments incontestables" de téléphonie, balistique ou ADN et de témoignages. Un autre jeune de 17 ans était également soupçonné dans cette affaire, mais il est mort dans un accident de la route fin septembre. 

Le procureur a tenu a rappeler que la mort de Fayed avait "légitimement suscité une grande émotion", insistant sur le fait que le petit garçon et sa famille "n'avaient rien à voir avec le trafic de stupéfiants et étaient à l'évidence des victimes collatérales,  peut-être une erreur de cible due à la marque de la voiture à l'intérieur de laquelle ils se trouvaient." Les interpellations ont eu lieu dans la matinée du 13 novembre 2023 dans la préfecture du Gard et à Marseille dans les Bouches-du-Rhône. Parmi les individus arrêtés figurent les tireurs présumés de la fusillade qui a coûté la vie au jeune garçon le 21 août dernier, dans le quartier nîmois de Pissevin, rapporte Le Parisien. A l'époque, les enquêteurs avaient rapidement conclu que Fayed était une victime collatérale d'un règlement de comptes en lien avec le trafic de drogues.

Les quatre principaux suspects dans l'affaire de la mort de Fayed ont été interpellés, mais ils seraient plus nombreux à avoir été arrêtés. L'opération menée par la police judiciaire visait une bande organisée comprenant "des logisticiens, nourrices, commanditaires" selon les précisions du journal. Un des individus placés en garde à vue est mineur et tous les autres sont décrits comme jeunes et connus des services de police pour leurs liens avec le trafic de drogues. Ces arrestations ont été menées dans le cadre de l'enquête pour assassinat en bande organisée, ouverte après la mort de Fayed, mais aussi pour d'autres infractions en lien avec la criminalité organisée.

Des suspects retrouvés grâce aux traces ADN

Après la fusillade qui avait conduit à la mort de Fayed, les enquêteurs avaient retrouvé la voiture de modèle Renualt Mégane dans laquelle les tireurs avaient été vus. Le véhicule incendié se trouvait dans la cité de Valdegour, proche du quartier Pissevin. Si peu d'éléments étaient exploitables sur et dans la voiture, les enquêteurs ont trouvés des traces ADN sur des objets propulsés en dehors du véhicule quand celui-ci a explosé. Les cagoules et les gants que portaient les tireurs ainsi que des balles et des douilles ont pu être utilisés pour l'enquête. 

Ces traces ADN ont permis d'identifier trois délinquants marseillais liés au trafic de drogues précise Le Parisien. L'un d'eux est mort dans un accident de la route remontant à la nuit du 22 au 23 septembre. Il était âgé de 17 ans et "connu de la justice pour des affaires de violences et de séquestration sur des points de deal" à Marseille.

La mort de Fayed suivie d'une série de règlements de comptes

Fayed et son frère de sept ans rentraient du restaurant dans une voiture conduite par leur oncle âgé de 28 ans lorsque le véhicule avait été touché par des dizaines de coups de feu, tirés par des armes types kalashnikov. Une cinquantaine de douilles avaient été retrouvées sur place. L'oncle avait été blessé et le plus jeune enfant s'en était sorti indemne.

Seulement deux jours après la fusillade ayant pris la vie de Fayed, une adolescent de 18 ans avait été tué par balles dans le même quartier de Pissevin. Des règlements de compte à la chaîne avait poussé le ministre de l'Intérieur à se rendre à Nîmes pour évoquer la sécurité des lieux gangrénés par le trafic de stupéfiants.