"Violeur à la trottinette" à Grenoble : ces aveux qui permettent de mettre le suspect en prison

"Violeur à la trottinette" à Grenoble : ces aveux qui permettent de mettre le suspect en prison Un homme suspecté d'être le "violeur à la trottinette" recherché à Grenoble a été mis en examen et placé en détention provisoire. L'individu a reconnu un fait sur les sept qui lui sont reprochés, mais est toujours présumé innocent.

De premiers aveux. Au lendemain de sa mise en examen, l'homme suspecté d'être le "violeur à la trottinette" signalé par plusieurs femmes a fait des déclarations aux enquêteurs. Il a reconnu "un seul fait de viol [...] pour lequel il est confondu par son ADN" a précisé le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, ce lundi 8 avril lors d'une conférence de presse.

Le suspect âgé de 22 ans n'a toutefois fait aucun aveu concernant les autres affaires pour lesquelles il est soupçonné. Pour rappel, l'information judiciaire sur l'affaire du violeur à la trottinette a été ouverte, le 29 mars dernier, par le parquet à propos de sept faits : deux viols, une tentative de viol, une agression sexuelle, une tentative d'extorsion de fonds et deux faits de violences commis entre le 8 février et le 16 mars. Après le dépôt d'une nouvelle plainte par une femme pensant être victime du violeur à la trottinette lors d'une agression dans la nuit du 16 au 17 décembre 2023, une huitième affaire pourrait s'ajouter à cette longue liste. Alors que d'autres témoignages sont parus dans la presse, le magistrat a déclaré s'attendre à "au moins deux ou trois plaintes susceptibles d'arriver" et a assuré que toute "seront traitées avec attention et diligence" qu'elles soient ou non en lien avec l'affaire du violeur à la trottinette.

Mise en examen et placement en détention provisoire

Le jeune homme domicilié à Fontaine, en Isère, a été interpellé le 5 avril. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire après son déferrement devant une juge d'instruction le dimanche 7 avril. Si le suspect n'a reconnu qu'un seul fait parmi les sept qui lui sont reprochés, "l'enquête se poursuit pour savoir si effectivement nous pourrons ou non lui reprocher l'ensemble des faits" a assuré le procureur. Selon le magistrat, l'homme encourt 15 ans de prison s'il est reconnu coupable et 20 ans si le "caractère sériel" des viols est reconnu, mais à ce stade le suspect bénéficie toujours de la présomption d'innocence.

Le suspect confondu par l'ADN

Alors que l'enquête a débuté le 29 mars, le suspect a pu être identifié grâce à une analyse ADN réalisée en urgence par le laboratoire lyonnais de la police nationale. Ces traces ADN ont été retrouvées sur une affaire de viol, mais le profil génétique ne figurait pas dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Le suspect a toutefois pu être retrouvé grâce au portrait robot génétique et aux recherches en parentalité qui ont permis de réduire le nombre de suspects potentiels et d'aiguiller les enquêteurs.

En plus d'utiliser les données génétiques, les policiers en charge de l'affaire ont procédé à un important travail de recoupements et d'investigations pour interpeller le suspect. L'homme décrit comme agissant seul monté sur une trottinette, toujours vêtu de noir et le visage partiellement dissimulé, il était difficile aux enquêteurs de se fier au portrait-robot établi grâce aux témoignages des victimes. Un signalement, précisé par le procureur Éric Vaillant avait aussi été largement relayé sur les réseaux sociaux : le document dressait la description d'un "homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d'environ 1,70 m et de corpulence normale, voire légèrement replet, yeux marron, teint pâle et cheveux plutôt roux". Les investigations se sont donc focalisées sur le recoupement des témoignages des plaignantes, mais aussi l'exploitation des caméras de vidéosurveillance, au bornage téléphonique réalisé aux heures et sur les lieux des agressions, et à la marque de la trottinette utilisée par l'agresseur.

Le procureur de la République a refusé de préciser davantage le profil du suspect malgré la fuite d'informations dans la presse. Il n'a ni affirmé, ni infirmé certaines hypothèses évoquées comme celle qui interroge la consommation d'alcool ou de stupéfiant du suspect. Le magistrat a simplement indiqué que l'homme était une personne plutôt bien insérée, "ce qui va justifier des expertises psychologiques et psychiatriques" pour mieux discerner son profil. Le suspect avait déjà été entendu pour un fait lorsqu'il était mineur, mais n'avait pas été mis en examen et donc n'avait pas été enregistré dans les fichiers de la police.