L'urgentiste Patrick Pelloux accusé d'être un "prédateur" sexuel : le début de #MeToo à l'hôpital

L'urgentiste Patrick Pelloux accusé d'être un "prédateur" sexuel : le début de #MeToo à l'hôpital L'infectiologue Karine Lacombe accuse Patrick Pelloux de harcèlement moral et sexuel et ouvre la voie à une libération de la parole dans le milieu hospitalier. Elle a qualifié l'urgentiste de "médecin prédateur" dans son livre paru en octobre.

"Oui, c'est bien lui dont il s'agit." Par ces quelques mots confiés à Paris Match, la chercheuse et infectiologue Karine Lacombe a confirmé que le médecin "prédateur" de son livre, Les femmes sauveront l'hôpital, fait bel et bien écho à l'attitude de Patrick Pelloux. Dans l'entretien, paru mercredi 10 avril, l'auteure s'est livrée sur le "comportement empreint de domination sexuelle" de l'urgentiste qu'elle a côtoyé à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris.

Karine Lacombe accuse Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral", qui se serait transformé en "un ostracisme patent et plusieurs épisodes d'humiliation", après qu'elle eut repoussé ses avances. Elle dénonce également la "totale impunité" dont l'homme bénéficiait.

40 % des victimes choisissent de ne rien dire

Après cette interview, la chercheuse a annoncé au Parisien avoir reçu de nombreux témoignages visant des professionnels de santé. "Il y avait besoin d'une prise de parole publique pour libérer les prises de parole privées", a-t-elle déclaré.

BFMTV relaie une enquête de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) sur les violences sexistes et sexuelles publiée en mars 2021. Plus de 15 % des étudiants en médecine disaient avoir subi une agression sexuelle pendant leur cursus universitaire. D'après l'étude, 40 % des victimes de harcèlement sexuel choisissent de ne pas signaler les faits, pensant que cela ne servirait à rien.