Affaire Lola : ce qu'a dit Dahbia B. aux psychiatres l'amène à un procès

Affaire Lola : ce qu'a dit Dahbia B. aux psychiatres l'amène à un procès Les déclarations de Dahbia B., expertises psychiatriques et avis médicaux ont finalement conduit le parquet de Paris à requérir un procès aux assises pour meurtre accompagné de viol torture ou acte de barbarie, contre la principale mise en cause.

Le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif, au sujet du meurtre de Lola, 12 ans, qui a bouleversé la France entière il y a deux ans. Le 15 octobre 2022, le corps de la fillette était retrouvé dans une valise dans le 19e arrondissement de la capitale. Un procès aux assises contre la principale mise en cause, Dahbia B., pour meurtre accompagné de viol, torture ou acte de barbarie a finalement été requis annonce RMC, ce lundi 16 septembre 2024, après la consultation d'un document composé de 90 pages. Un crime passible de la prison à perpétuité. Selon le parquet, Dahbia B., 26 ans, "avait bien l'intention de tuer Lola". 

"J'ai réalisé que j'avais tué quelqu'un"

En janvier dernier, une contre-expertise psychiatrique affirmait que le discernement de Dahbia B. n'était ni aboli, ni altéré quand elle a violé, torturé et tué Lola, selon les informations de BFMTV. "Elle reconnaît les faits reprochés mais se montre en difficulté pour identifier les motivations (...) Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit 'zéro' et 'un' sur ses pieds au vernis rouge. J'ai laissé une goutte de sang. J'ai réalisé que j'avais tué quelqu'un (...) Je n'avais pas de but en faisant ça... À posteriori, j'ai compris que ça m'avait fait du bien", indiquaient les experts dans le rapport, relatant une discussion avec la suspecte, à l'époque. Dahbia B. était donc consciente au moment des faits, un élément qui peut expliquer le réquisitoire prononcé par le parquet de Paris, à savoir un procès pour meurtre.

Une tendance à la "duperie" et à la "manipulation" pour les experts

L'acte de Dahbia B. pourrait-il être rattaché à son addiction au cannabis ? L'usage de stupéfiants peut-il entraîner une "décompression psychiatrique" et expliquer, en partie, un passage à l'acte ? "Non", pour les experts. "Nous n'avons mis en évidence aucun élément qui montreraient que l'intéressée ait pu être atteinte d'un trouble psychiatrique aigüe révélé par la consommation de cannabis au moment des faits", pouvait-on lire dans les colonnes de BFMTV, en mars dernier. Le passage à l'acte est donc lié à "la personnalité" de la jeune femme. 

Ses propos qui avaient pris une tournure quasiment mystique - prétendant avoir l'impression que Lola était "un fantôme" et un "mouton" avant son passage à l'acte - n'ont visiblement pas convaincu les psychiatres. Comme l'indique RMC, c'est plutôt sa "tendance à la duperie, à la manipulation et sa perversité", ainsi que les deux expertises psychiatriques qui ont amené à sa "pleine responsabilité" lors des faits, au même titre que les avis médiaux du dossier.