Ce qui est arrivé à cet homme que l'on croyait mort sème le trouble en France

Ce qui est arrivé à cet homme que l'on croyait mort sème le trouble en France Un patient déclaré en état de mort cérébrale s'est réveillé alors qu'il allait se faire prélever ses organes. Une histoire américaine qui a eu de lourdes répercussions en France.

C'est une histoire datant de 2021 aux Etats-Unis qui vient de refaire surface par le média NPR. TJ Hoover, 36 ans, est déclaré mort après une overdose. Les médecins s'apprêtaient alors à prélever ses organes, le trentenaire étant inscrit sur la liste des donneurs. Pendant l'opération, ils ont soudainement constaté que le patient était encore vivant, se mettant à bouger et même à pleurer selon certains témoignages. Les spécialistes ont assuré qu'il était pourtant en état de mort cérébrale et que sa famille avait pris la difficile décision d'accepter de le débrancher. Malgré des tests pour s'assurer que les organes étaient viables, le personnel n'avait rien remarqué d'anormal.

Aujourd'hui, TJ Hoover est toujours en vie, malgré quelques difficultés à marcher ou parler. Des témoins, travaillant notamment dans le centre de prélèvement d'organes, ont décidé de sortir du silence afin de faire réexaminer la procédure. Plusieurs personnes ont ainsi été entendues en septembre devant la Commission d'Energie et du Commerce du Congrès. Une enquête a été ouverte, selon la presse locale.

Si cette terrible histoire a eu lieu de l'autre côté de l'Atlantique, elle a déjà des répercussions en France. Selon l'Agence de la biomédecine, les refus de dons d'organes se sont multipliés depuis cette révélation. Elle a ainsi remarqué une hausse du nombre d'inscriptions sur le registre national des refus, qui ont été dix fois plus nombreuses qu'en temps normal. "Le fait de véhiculer cette information est très préjudiciable et jette l'opprobre sur le don et la greffe d'organes en France", a réagi l'Agence auprès de l'AFP ce 22 octobre.

Un erreur impossible en France ?

Elle assure pourtant que cela "serait impossible en France", compte tenu des procédures pour déclarer un patient mort. Elles consistent en une série d'examens, notamment par imagerie, pour ne laisser aucun erreur passer. De plus, l'Agence de biomédecine a ajouté que cette histoire rapportée est "hautement suspecte du point de vue des anesthésistes français".

Elle a également tenu à rassurer en publiant un article pour redéfinir la mort cérébrale et réexpliquer son lien avec le don d'organes : "La mort cérébrale correspond à l'arrêt total et définitif de l'activité du cerveau : perte irréversible des fonctions cérébrales entraînant la mort. C'est cette mort, dont le diagnostic est très rare (moins de 1% des décès à l'hôpital), qui permet le don d'organes, puisque, malgré la destruction totale du cerveau et la perte de l'ensemble de ses fonctions, le cœur peut continuer à battre grâce aux techniques de réanimation médicale".  

Le don d'organes est lui-même très encadré, ne se pratiquant que dans deux cas : un don du vivant pour le rein ou le don d'une personne décédée après "un diagnostic rigoureux, sécurisé et transparent". Selon le docteur Julien Rogier, anesthésiste-réanimateur et responsable de l'unité de prélèvements d'organes au CHU de Bordeaux, pour TF1, il n'existe pas les mêmes règles en France et aux Etats-Unis : "La grande différence avec les États-Unis, c'est que probablement, dans le cas de ce patient américain, le scanner cérébral n'étant pas obligatoire, il n'y a pas eu de confirmation".