Enfant de cinq ans blessé par balles à Rennes : l'état de santé du garçon critique
Le narcotrafic sévit une nouvelle fois dans l'agglomération de Rennes : ce samedi 26 octobre à 22h15, la commune de Pacé, en Ille-et-Vilaine, a été touchée par une attaque à main armée sur fond de règlement de comptes. Un père de famille, âgé de 29 ans selon les informations de l'Agence France Presse (AFP), conduisait son fils chez sa mère, demeurant à Vezin-le-Coquet, près de Rennes. Sur la route, il aurait déclaré avoir "été poursuivi par un véhicule et avoir fait demi-tour à hauteur de Pacé". Après avoir quitté le quartier de Maurepas, il a été poursuivi, sur plusieurs kilomètres, par une Peugeot 3008. Selon les dires du père de famille, les assaillants auraient alors ouvert le feu quelques secondes. Les suspects, toujours en fuite, étaient encagoulés et armés de quatre douilles de munitions de calibre 7,62, découvertes sur place, indique l'AFP.
Une habitante, interrogée par Le Télégramme, a donné quelques éléments de témoignage sur les circonstances du drame : "On a entendu ses pleurs par moments. Et son père qui hurlait à côté, c'était choquant". Principale victime de cette course poursuite, le bambin était placé à l'arrière du véhicule. Le père aurait "ressenti une secousse avant de découvrir son enfant blessé", précise dans un communiqué le procureur de la République adjoint, Jean-Marie Blin.
Un autre témoin de la scène a également fait part de son émotion au micro de RMC ce lundi 28 octobre : "J'ai entendu des cris juste en bas de ma fenêtre. J'ai vu simplement un père tenir son enfant dans ses bras, à genoux par terre. Je suis rapidement descendu, en ayant appelé les secours. Et avec plusieurs personnes qui s'étaient arrêtées au bord de la route, on s'est vite rendu compte que le petit avait pris une balle dans la tête. On était à peu près trois personnes au-dessus de l'enfant à essayer de le garder en vie jusqu'à l'arrivée des secours, qui sont intervenus très rapidement heureusement".
"Le pronostic vital de l'enfant est engagé"
Les équipes médicales ont été appelées à 22h30. Sur place, elles ont pris en charge le blessé, avant de l'emmener en urgence à l'hôpital de Rennes. Du fait de ces tirs en rafale, deux projectiles sont venus se loger dans la tête et la joue du petit garçon. Opéré dans la nuit, il "est actuellement hospitalisé et le pronostic viral est engagé" d'après Jean-Marie Blin. Ce lundi 28 octobre, selon les informations de Franceinfo, l'enfant est toujours dans un état critique, et ses chances de survie sont toujours aussi minces.
Malgré l'ampleur de la fusillade, les suspects seraient toujours en cavale. Masqués au moment des faits, ils n'ont pas pu être identifiés. Quant au père, ressorti indemne de l'attaque, il aurait déjà été condamné pour des faits en lien avec le trafic de stupéfiants, selon des sources concordantes à BFMTV.
"On arrive au summum de la criminalité et de l'horreur", s'est alarmé David Leveau, secrétaire régional du syndicat de police Unité en Bretagne, au micro de France Bleu Armorique, ce lundi 28 octobre. Le narcotrafic est au cœur des préoccupations de la ville de Rennes où des conflits éclatent régulièrement ces derniers mois. Entre mars et octobre 2024, une dizaine de règlements de comptes, liés au trafic de stupéfiants, ont été recensés. Ils ont lieu partout, en pleine rue comme dans le centre-ville. Plus tôt dans la journée d'ailleurs, des tirs avaient eu lieu dans le quartier Maurepas, souligne Ouest-France.
En réponse à cette nouvelle catastrophe, le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau a réagi sur le réseau social X : "La gangrène du narcotrafic est en train de pourrir des quartiers entiers, partout sur le territoire. La guerre que nous devons mener doit être totale". Les exigences de fermeté du ministre lui ont déjà valu des remontrances de la part du maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle sur Franceinfo, lundi 28 octobre : "Au lieu de s'attaquer aux problèmes de fond, monsieur Retailleau nous promène" a-t-il tancé.