Serge Atlaoui de retour en France, mais condamné à une très lourde peine
Extradé en France la semaine dernière, Serge Atlaoui, 61 ans, aura passé dix-neuf ans dans les geôles indonésiennes, dont dix-sept années dans le couloir de la mort pour trafic de stupéfiants. Ce mercredi 12 février, le tribunal de Pontoise, dans le Val-d'Oise, avait la lourde tâche de commuer sa peine capitale indonésienne en une condamnation possible en droit français. La peine de mort est abolie depuis 1981 dans l'Hexagone. Le parquet avait requis la substitution par la réclusion à perpétuité, rapporte Le Figaro. Le tribunal a statué après une vingtaine minutes de délibéré en faveur d'une peine de trente ans de réclusion, suivant donc les réquisitions.
"L'incrimination attendue trouve son équivalent en droit français dans la production et la fabrication de stupéfiants en bande organisée en faisant encourir à son encontre 30 ans de réclusion", a annoncé le tribunal. Serge Atlaoui définitivement jugé sur cette affaire en Indonésie, la justice français n'était pas compétente pour se prononcer sur le fond de l'affaire. Et le ministère public de justifier sa décision : "Pour ne pas obérer la capacité diplomatique de l'État français à obtenir le transfèrement de ses nationaux, il faut que l'autorité judiciaire se cantonne à ce rôle" de substitution de la peine.
Arrêté en novembre 2005 dans le cadre d'une opération de police, Serge Atlaoui a toujours nié avoir participé à un quelconque trafic de drogue, affirmant avoir été embauché pour entretenir des machines industrielles qui, pour lui, servaient à la fabrication d'acrylique. Aujourd'hui, le Français "est extrêmement soulagé", a fait savoir son avocat, Me Richard Sédillot, à l'issue de l'audience, relaie Le Dauphine libéré. Serge Atlaoui espère désormais pouvoir rapidement bénéficier d'une libération conditionnelle.